Prendre le temps de la culture de l’information

Lectures froides…

Je me propose de prolonger ici la réflexion entamée dans ma précédente publication « les RSN, nouvel âge de la polis« . Et plus précisément de revenir sur le travail de Yves Lavoinne « Publicité des débats et espace public« . J’ai été frappé par ce que sous-tendent les deux modèles de publicité dites « matérielle » ou « imprimée, au cœur d’une controverse qui tient d’un projet politique au sujet du « rendu public » des débats des assemblées et tribunaux.

Par publicité matérielle il était entendu la possibilité donnée aux citoyens d’assister physiquement aux débats, dans le respect d’une « norme de passivité », sans que cette publicité fasse l’objet d’une publication imprimée. Seconde approche qui, au contraire, concède le temps de la réflexion outre le fait qu’elle donne au plus grand nombre la possibilité de prendre connaissance des délibérations. Il s’agit là, dans l’esprit des Lumières, des bienfaits de la lecture froide défendue par de Jaucourt dans l’article qu’il rédigea sur la « presse » pour l’Encyclopédie :

« Un homme dans son cabinet lit un livre ou une satire tout seul et très froidement. Il n’est pas à craindre qu’il contracte les passions et l’enthousiasme d’autrui, ni qu’il soit entraîné hors de lui par la véhémence d’une déclaration. Quand même il y prendrait une disposition à la révolte, il n’a jamais sous la main l’occasion de faire éclater ses sentiments »

…pour prises à chaud.

Que l’on compare désormais ce modèle aux « transferts de pouvoirs » opérés par Internet, « technologie subversive »… ou émancipatrice. Le réseau a suscité la création de nouveau mode d’organisation dont les membres « se gouvernent, se réunissent, apprennent, contribuent, créent, échangent, s’entraident sans l’aide des anciens médiateurs ». Et c’est là un progrès indéniable ne serait-ce que par le potentiel créatif dont il est porteur, ainsi que pour les sociabilités nouvelles qu’il véhicule.

Je ne sais, en revanche, si l’on peut d’emblée se féliciter de l’obsolescence des médias traditionnels, dépassés par le « chacun d’entre nous est devenu un média ». Si les réseaux sociaux numériques et les technologies qui les caractérisent nous ont munis des outils par lesquels témoigner à chaud d’un événement devient possible, il nous manque le temps de la « lecture froide » pour informer. Que l’on ait, par exemple, à l’esprit le Printemps arabe pour concevoir cette bivalence. Une photo ou une vidéo sont porteuses d’un message qui pour faire sens suppose une mise en contexte qui passe par une triple lecture dénotative, constatative et interprétative rendue possible par des connaissances sur les événements et sur le document lui-même. Or ce n’est pas là une démarche innée.

Le temps de l’école

Il me semble à cet égard important de rappeler le rôle que pourrait jouer l’école dont la formidable opportunité est de donner aux élèves le temps d’apprendre et, pour ce faire, le temps de l’erreur. Plutôt que d’invoquer systématiquement le hiatus entre un rythme rapide pour l’évolution des TIC et un rythme lent pour l’acquisition des apprentissages, il pourrait sans doute être pertinent de considérer le numérique en tant qu’un système fondé sur des paradigmes et des notions pérennes.

Or, la culture informationnelle englobe dans ses postulats les enjeux posés par la littératie numérique. L’approche conjuguée des éducations à l’information, aux médias et à l’informatique est une réponse à la constitution d’un « citoyen média » lettré, en mesure de réaliser, de réfléchir et de résister. A cette fin, dans le système éducatif français, les professeurs documentalistes, qui sont au cœur de cette translittératie, devraient en assumer l’enseignement.

Les réseaux sociaux numériques, nouvel âge de la polis ?

Troisième volet d’une progression sur le thème des réseaux sociaux numériques, cette séquence est envisagée pour des élèves de terminale. Elle fait suite, en seconde, à la séquence « De l’évaluation à la sélection de l’information » sur les bases remaniées du projet « Historiae », imaginé par Olivier Le Deuff. Puis, en première, à un temps d’apprentissage et de réflexion dédié à l’acquisition de savoirs relatifs aux médias, en tant que dispositifs sociotechniques, à partir de l’exemple des grandes firmes du numériques qui composent le GAFA (séquence en cours de réalisation).

La réalisation de cette séquence résulte de lectures croisées dont en particulier les travaux de Dominique Cardon[2] et Bernard Stiegler[3], mais aussi des ceux de Evelyne Broudoux (autoritativité), Olivier Le Deuff (convergence médiatique) et Olivier Ertzscheid (jardins fermés). L’occasion de rappeler ici l’attachement qui est le mien à m’inspirer de la recherche pour en transposer dans mes cours, lorsque c’est possible, les concepts.

Agora – Creative Commons License photo credit: Fuzzy Gerdes

 

Le rapprochement entre les réseaux sociaux numériques (RSN) et la Grèce archaïque n’a rien de spontané. Pourtant, l’émergence de la polis antique coïncide avec l’apparition d’une vie politique originale fondée sur la parole (débat contradictoire argumenté) et la publicité des débats (divulgation). Dans ce contexte l’écriture devient le ferment d’une culture commune inédite où savoir devient la norme.

La similitude entre les Réseaux Sociaux Numériques et la polis tient de ce modèle de communauté de semblables, libres, tels qu’ont pu le souhaiter les pionniers du web. Cette « utopie » fondatrice ne va pas sans rappeler l’esprit des Lumières animé par Kant lorsqu’il appelle à la transparence dans son Projet de paix perpétuelle. Aspiration qui, reportée au web, trouve une résonance chez un Malesherbes qui considère les âges de l’oralité, de l’écrit et de l’impression. Ages qui, dans la continuité médiatique, sans nous attarder sur la « Galaxie Marconi », nous conduisent vers les potentialités du web2 en terme de publication.

Il ne s’agit plus désormais pour les citoyens que nous sommes d’être associés à la vie de la cité, mais de pouvoir assumer un acte de publication qui engage notre responsabilité dans ce qui est un prolongement de l’espace public. A cet effet, il nous apparait essentiel de développer chez les élèves des « pratiques numériques » conscientes qui les conduisent à se penser en tant qu’acteurs des réseaux sociaux numériques en ce qu’ils forment, potentiellement, un nouvel âge de la polis.

 

[1] Je remercie une nouvelle fois Angèle Stalder pour ses deux contributions qui, destinées à des élèves des lycées professionnels, peuvent être transposées au LGT.

[2] Cardon, Dominique, La démocratie internet. Promesses et limites, Seuil, La république des idées, 2010

[3] Stiegler, Bernard, Prendre soin (T1). De la jeunesse et des générations, Flammarion, La bibliothèque des savoirs, 2008

Les Bermudes lieu d’un phénomène étrange

Depuis le XIXème siècle le triangle des Bermudes, surnommé aussi le «triangle du diable», serait le lieu de mystérieuses disparitions de navires et d’avions.

Le triangle des Bermudes est une zone triangulaire dont la superficie est de 4 millions de km². Cette zone se situe entre l’archipel des Bermudes, la côte de la Floride et l’île de Porto Rico.

L’origine du mystère remonterait à l’époque de Christophe Colomb. Plus récemment elle fut reprise par plusieurs articles publiés dans divers magazines en 1950. L’appellation du « Triangle des Bermudes » est due au journaliste américain « Vincent Gaddis » en février 1964 dans le magazine « Argosy ».

L’origine du mythe remonte à la disparition d’une escadrille de cinq chasseurs bombardiers le 5 décembre 1945 au large de la Floride. Quand au bout d’une heure de vol, la base de Fort Lauderdale reçut un appel annonçant la disparition du « vol 19 », un hydravion est parti à leur recherche, mais ne revint pas non plus.

De 1800 à nos jours, dans cette zone très mystérieuse, on compte 81 disparitions (avions, bateaux et sous-marins). Pour les expliquer certains auteurs évoquent des champs magnétiques ou des phénomènes surnaturels dont les extraterrestres. Il existerait ainsi une base dans les profondeurs de l’océan, l’AUTEC, qui est comparée à la zone 51 dans le Nevada.

D’autres apportent des explications rationnelles comme des perturbations climatiques ou des champs magnétiques, par exemple les nuages électroniques et les orages magnétiques, qui perturbent les instruments de navigation et de communication.

Pour conclure nous souhaitions apporter un témoignage d’une personne qui s’est rendue sur les lieux, mais à ce jour nous n’avons plus aucune nouvelle de lui … 😉

Axel et Louis

La présence numérique : anticiper sa traçabilité

Inspirée de la séquence « Ma présence sur le Web : D’une identité numérique subie à une identité choisie » d’Angèle Stalder, cette séance d’une heure se veut être une alternative pour qui ne dispose pas de six heures pour traiter cette question. Conçue selon le principe d’une situation-problème, il s’agit d’aborder avec les élèves la notion de traces afférentes à nos activités sur le Web.

Japanese garden Artshooter

Les objectifs restent les mêmes, à savoir « aborder l’hypermnésie du Web » (traces intentionnelles ou pas),  « percevoir l’économie du Web » (profilage) et « développer une posture de prudence en publiant sur le Web ». Il va de soi que tel ou tel objectif sera privilégié selon la question-problème qui doit être adaptée au niveau des élèves. Pour reprendre les propositions d’Angèle Stalder, il doit pouvoir être proposé à des collégiens, à partir du cycle central, de formuler des hypothèses sur les propositions d’une célèbre librairie en ligne lorsque je m’y connecte, sur la localisation géographique proche de la ville où j’habite lors d’une requête météo ou encore sur les publicités qui me sont proposées et qui correspondent à des recherches récentes que j’ai pu faire. Exemples que l’on pourra éventuellement reprendre avec des lycéens mais auxquels il peut être préféré un questionnement sur les propositions de « Google » lorsque l’on commence à inscrire une requête dans le formulaire. Ou encore, pour aborder des réseaux familiers aux élèves, sur les « amis » que « Facebook » me propose et sur les suggestions que me fait « Twitter ».

La question-problème posée et les hypothèses d’explication formulées par les élèves, un second temps est consacré à la recherche de la réponse par les élèves réunis par groupe de deux. Afin de les guider, en particulier au collège, il peut être envisagé des ressources présélectionnées. A cet effet des sites comme celui de la CNIL ou Internet sans crainte proposent des contenus adaptés. En revanche les lycéens doivent pouvoir se passer de ces ressources, du moins dans un premier temps.

La phase de recherche terminée, les élèves sont rassemblés et les groupes (qui le souhaitent) présentent au reste de la classe leurs éléments de réponse qu’ils confrontent à l’hypothèse de départ. Il peut s’en suivre un échange avec les autres élèves, le but étant ici de travailler sur l’oral et la prise de parole argumentée. Pour terminer le professeur documentaliste, accompagné ou non d’un autre enseignant, apporte les compléments ou les rectifications au travail fourni par les élèves.

Au terme de cette séance l’évaluation peut donner lieu à une reformulation écrite sous la forme d’un questionnaire où seront confrontées les pratiques des élèves avant et après cette séance.  L’objectif étant ici, au delà du simple contrôle des acquis, de pousser les élèves à s’interroger sur leurs propres pratiques afin que commence à opérer, dans leur réflexion, une mise à distance.

Congrès de la Fadben : Perspectives…

Une semaine après la fin  du 9ème Congrès de la Fadben je me propose de vous faire partager mon sentiment sur ce qui en constitue, à mon sens, la grande réussite. Il ne s’agit pas d’en faire le compte rendu des interventions, ce qui a été fait ici, ici ou encore , mais plutôt de revenir sur l’esprit qui a animé les débats.

Au delà du programme qui réunissait ce qui doit se faire de mieux, nonobstant l’absence de chercheurs étrangers, pour aborder la problématique « Objets documentaires numériques : nouvel enseignement ? », les débats laissent augurer la naissance d’un lien réel entre la « recherche » et le « terrain ». Du moins l’appel à soutenir le Manifeste 2012 est-il relayé et signé par tous.

Pillar Perspective. Benjamin Asmussen

C’est de toute évidence là un nouvel élément prometteur dont il faut s’emparer pour entretenir un dialogue jusqu’alors parfois incertain mais toujours constructif. Il en va de notre aptitude à faire évoluer nos pratiques et à revendiquer des moyens pour cela.

A cette fin, Cactus acide va s’attacher à publier des séquences et des documents de travail qui entretiennent ces échanges. Ce qui fut du reste une première fois le cas avec cette carte conceptuelle largement inspirée, entre autres, des travaux d’Alexandre Serres, Olivier Ertzscheid, Olivier Le Deuff et Dominique Cardon.

L’objectif est ici de transposer des concepts issus de la recherche pour en extraire des contenus info-documentaires qui puissent être abordés en classe avec les élèves selon des scénarii pédagogiques à suivre en l’état ou à réinventer en fonction du cadre pratique de la séance.

C’est reprendre en somme les exhortations de Divina Frau-Meig, grand témoin du congrès, lorsqu’elle nous invite à une recherche-action dont la construction des savoirs scolaires est fondée sur la convergence des littératies médiatique, informatique et informationnelle.

Les enjeux sont de taille, à nous de nous en emparer !

 

Les coulisses d’un Live Tweet. Quand des collégiens interviewent un journaliste réfugié politique.

  • Le projet
Depuis le début de l’année scolaire six élèves de 3ème du collège Matisse (76) participent à un atelier « tablettes tactiles » dont le point d’orgue va être la rencontre d’un journaliste réfugié politique.
A l’initiative du dispositif Sophie Bocquet, professeur documentaliste, et Nadya Benyounes, chargée de mission TUIC au CRDP de Haute Normandie, ont souhaité partager leur enthousiasme pour Twitter tout en cheminant aux côtés des élèves sur les réseaux sociaux. Retenu dans le cadre de l’opération « Renvoyé spécial », ce travail s’inscrit dans une perspective d’éducation aux médias, sous le nom [« Je m’informe et j’informe »](http://madmagz.com/fr/magazine/134116#/page/1).
Le projet mis en œuvre répond aux objectifs de la culture informationnelle dont on retrouve les 3R (réaliser, réfléchir et résister) d’Alexandre Serres. Ainsi au cours d’une année riche d’enseignement, les élèves vont pouvoir apprendre à se servir des tablettes pour découvrir Twitter dont l’utilisation est réglementée par une charte pour laquelle ils ont participé à la rédaction. L’utilisation de ce réseau social va leur permettre de communiquer avec le monde journalistique (création d’un réseau) et ainsi de se former sur ce métier et sur la liberté de la presse dans le monde grâce à des échanges riches.
Par ailleurs, en prévision de la venue du journaliste réfugié politique, ils se sont investis dans la préparation tant pour élaborer un dossier de presse sur leur invité que pour s’interroger sur la presse et la liberté d’expression, ou encore afin d’être prêts à assumer leur responsabilité d’ambassadeurs et de médiateurs techniques lors de l’interview.
Un jeu de l’interview auquel nous nous proposons qu’ils se prêtent afin qu’ils entrevoient cet aspect de leur travail.
  • La parole aux élèves
Cactus Acide : Quel est votre sentiment général sur ce projet ?
Stella :   Je suis très heureuse de participer à un projet de ce genre , c’est très instructif et enrichissant. On apprend différentes choses très intéressantes comme par exemple les différentes techniques d’interview .
Aïcha : Pour moi, j’aime beaucoup cette idée de faire découvrir aux élèves le fonctionnement d’une tablette tactile ainsi que de leur donner la possibilité de rencontrer quelques personnes afin de préparer la venue d’un journaliste réfugié politique.
Cactus acide : Avez-vous des réticences à aborder les réseaux sociaux à l’école ?
Stella : Non pas du tout , je vous avoue que cela ne nous dérange pas du tout . Je trouve ça plus intéressant car notre professeur Mme Bocquet  nous rappelle de faire attention.
Aïcha : Non.
Cactus acide : Que ressentez-vous à l’idée d’interviewer un journaliste réfugié politique ?
Stella : Je suis un peu inquiéte quand au comportement des autres élèves puisque les quatrièmes vont pouvoir parler à ce journaliste. Malheureusement ils ne comprennent pas tous l’importances des séquelles qui ont été causée à ce journaliste et par conséquent sa fragilité.
Aïcha : J’aime beaucoup cette idée, mais j’ai peur de ne pas savoir les questions à poser.
Cactus acide : Appréhendez-vous votre responsabilité d’ambassadeurs techniques ?
Stella : Non enfin peut-être un tout petit peu , il va falloir faire le compte rendu de tout ce qui va se passer sur twitter via les tablettes numériques.
Aïcha : Pas vraiment.
Cactus acide : Que pensez-vous de Twitter ?
Stella : Je ne connaissais pas twitter enfin je ne l’utilisais pas. Ce que j’en pense aujourd’hui , c’est qu’il peut être très utiles à des fins professionnels ou autres mais je ne compte pas me créer un compte dessus .
Aïcha : Je connaissais déjà twitter avant l’atelier tablette mais je ne l’utilisais pas beaucoup car ça ne me plaisais pas. Je trouve ce réseau social très utile pour l’atelier.
Cactus acide : Avez-vous ouvert un compte personnel et à quelles fins l’utilisent-ils ?
Stella : Moi , je n’ai pas de compte Twitter seulement un compte sur Facebook. Je l’utilise pour parler à mes amis , pour parfois exprimer ce que je ressens mais surtout pour parler à ma famille qui habite  loin de chez moi .
Aïcha : Avant l’atelier tablette j’avais déjà un compte twitter mais je n’y allais pas, je préfère facebook, au début je ne savais pas vraiment utiliser twitter mais maintenant oui. Twitter est très utile mais lorsqu’il sagit par exemple pour l’atelier, ou pour le travail.
Cactus acide : Pour conclure…
Stella : Participer à un projet de cette envergure est vraiment une chance et un plus pour moi .On peut utiliser les tablettes à des fins pédagogique ce que  j’avais du mal à envisager avant cet atelier. Nous allons  recevoir un réfugié politique et allons lui posés des questions sur sa vie dans son pays , ce qui l’a poussé à partir  etc…C’est dans ce but que nous avons été formé à la technique d’interview .
  • Pour suivre les élèves du collège Matisse sur Twitter @Matistweet (dépêchez vous, la rencontre avec le journaliste est pour bientôt).

 

La Semaine de la presse sur Cactus acide

Or donc ça y est, la Semaine de la presse débute !

Afin d’être tout à fait paré, Cactus acide se propose de récapituler les dernières publications consacrées à cet événement. Avec pour commencer l’édito d’Olivier Le Deuff qui questionne l’actualité au regard de la liberté de la presse et replace celle-ci dans le contexte de la formation à l’information et aux médias. Pour introduire le débat sur ces questions, Cactus acide a relevé des ressources pour préparer la Semaine de la presse ainsi que, plus spécifiquement, sur les Unes et le dessin de presse.

Ressources auxquelles sont associées des séances qui peuvent être proposées en collège ou en lycée. Ainsi, selon les projets et objectifs visés, vous trouverez matière à faire travailler vos élèves sur la photographie de presse ou sur les caricatures, sur la Une, ou enfin sur le journal télévisé ou les reportages.

Une excellente Semaine de la presse à toutes et à tous !

MàJ 26.03.2013 : Semaine de la presse et des médias 2013

L’image animée, un média d’intentions et de projections

Afin de venir compléter les publications dédiées à la Semaine de la presse, Cactus acide vous propose cette séance d’une heure consacrée à la lecture de l’image dans un reportage audiovisuel. Il s’agit cette fois d’aborder l’image animée, dans un premier temps pour elle-même, avant de faire le lien avec les commentaires qui l’accompagnent.

En préalable à une présentation des objectifs et du déroulement, il nous faut aborder la question du droit pour être en règle avec la législation en vigueur. Les derniers accords sectoriels stipulent que pour les œuvres audiovisuelles «  »extraits » s’entend de parties d’œuvres dont la longueur est limitée à six minutes, et ne pouvant en tout état de cause excéder le dixième de la durée totale de l’œuvre intégrale. » L’exception pédagogique n’est donc que partielle, ce que nous ne pouvons que regretter.

Dans le respect des textes, vous trouverez donc ici et , à titre d’exemple, des reportages ou extraits de reportages qui sont des supports didactiques pertinents.

Cette séance peut être envisagée en partenariat avec un enseignant en arts plastiques (collège et LP) pour aborder les notions techniques du tournage  (cadrage, prise de vue, séquence,…) ou, éventuellement, par le professeur documentaliste même (LGT) lors d’une présentation spécifique.

Il doit être possible d’adapter les objectifs aux niveaux concernés, que l’on travaille sur la créativité des élèves avant d’introduire la notion de traitement de l’information (collège), ou que l’on s’appuie sur les indices contextuels du reportage pour insister sur l’acquisition d’une culture générale et d’une culture de l’information à des fins de reconnaissance implicite (inter-subjectivité du journaliste et de l’auditeur)  et explicite (ligne éditoriale) des signes qui constituent le(s) message(s) du reportage (lycée).

Afin de réaliser ces objectifs il sera proposer aux élèves une ou deux projections, sans le son, de l’extrait de reportage choisi. Charge ensuite à eux, en groupe de 3 ou 4 élèves, de donner du sens aux images qu’ils ont vues et de restituer une narration et une information cohérente. Les différentes versions sont ensuite présentées à l’oral au reste de la classe qui va pouvoir évaluer la cohérence de chaque interprétation selon les indices que chaque groupe aura repérés. Cette première phase a pour but de démontrer aux élèves leur part de subjectivité (lycée).

L’extrait du reportage est alors diffusé avec le son et il est alors demandé aux élèves de s’exprimer sur le sens du reportage selon les informations objectives qu’ils auront notées sur une grille (collège). Cette prise de note sera ensuite élargie, avec rediffusion du reportage, aux informations subjectives (lycée). Le professeur documentaliste effectue alors une remédiation en insistant sur la complémentarité image-son et sur la notion de traitement de l’information (collège); sur l’importance des éléments de contexte et de l’interprétation dans la lecture que l’on a d’une médiation informative.

Il est pertinent de récupérer les grilles de lecture des élèves pour évaluer  les indices qu’ils ont relevés lors de la diffusion du reportage. Par ailleurs, selon le temps disponible, à des fins d’évaluation formative, il doit pouvoir être envisagé un même travail sur grille de lecture à partir d’un autre extrait de reportage. Sinon,  un exercice similaire peut être donné à faire à la maison.

En conclusion, il s’agit, lors de cette séance, d’introduire les élèves à la complexité de la lecture de l’information entre approche médiologique et co-relations objectives et subjectives.

La caricature, un média impertinent ..?

Dans le cadre de la 23ème Semaine de la presse dont la thématique est « Des images pour informer », Cactus acide vous propose ci-dessous cette séance d’une heure sur la caricature, qui vient compléter celle sur la photographie de presse.

Inspirée d’une situation-problème elle peut faire l’objet d’un travail en interdisciplinarité avec des professeurs d’histoire-géographie dans le cadre de l’éducation civique (4ème-3ème) ou de l’ECJS (2nd), selon des modalités et des objectifs adaptés.

Ce média spécifique questionne la liberté d’expression et plus précisément celle de la liberté de la presse dont les limites objectives ne sont pas d’emblée évidentes. Pourtant ce type d’information, dont le mode de traitement même fait sens, s’inscrit dans un cadre réglementaire qui s’efforce de réduire la part d’interprétation. Ce qui constitue sans doute un paradoxe au regard du fonctionnement du droit français.

Derrière une question simple : Peut-on tout représenter ?, la caricature introduit un débat dont les notions « affiliées » (liberté d’expression, droits fondamentaux, diffamation, droit à l’image) sont porteuses de toutes les nuances. Nuances qui devront être plus ou moins approfondies, les objectifs notionnels étant ici à évaluer selon le niveau des élèves. Les objectifs d’apprentissage concernent, quant à eux, plus précisément la lecture (d’extraits) de textes juridiques (loi de 1881 sur la liberté de la presse, Déclaration universelle des droits de l’homme, Code de la propriété intellectuelle – exception de caricature-).

Conçue selon les principes d’une situation problème il peut être demandé aux élèves, pour commencer, si une caricature peut tout représenter. S’ils ne devaient pas être très inspirés, ces quelques exemples peuvent les aider à entamer le débat (A noter que cette expérience d’échange entre Dilem et Plantu peut faire l’objet d’autres débats avec les élèves : sur une comparaison de la liberté de la presse entre pays ou sur le « Printemps arabe » par exemple).

La phase de recherche peut être libre (lycée) ou guidée (collège). Dans ce second cas, cette ressource, plutôt accessible, présente, en outre, un autre exemple que « Wikipédia » pour travailler, dans un autre contexte, sur les wikis. Une grille de questions peut être élaborée, notamment en collège, pour guider les élèves dans leur lecture. Questions qui peuvent renvoyer aux textes et aux articles de référence, à ce qui caractérise sur le fond et la forme les caricatures, ou aux limites posées par le droit.

Cette grille peut en suite faire l’objet d’une évaluation (notée ou non) en complément de l’échange entre les élèves qui fait suite aux recherches. Pour la remédiation, il est sans doute préférable d’envisager un document photocopié au cas où, en fin d’heure, il faille ajuster la séance.

En conclusion, au delà des textes réglementaires associés à l’exception de caricature,  une introduction à la notion de « politique éditoriale » constitue sans doute un prolongement judicieux pour mettre en dialogue la pertinence de l’information et l’impertinence du média.

Ressources sur le dessin de presse

Afin de continuer à préparer la Semaine de la presse, Cactus acide s’est mis en quête de ressources sur le dessin de presse pour qui souhaite aborder cette thématique.

Le Clemi propose un dossier pédagogique sur l’analyse du dessin de presse dans lequel sont dégagés des objectifs qui peuvent faire l’objet d’une séance. Vous y trouverez en particulier des grilles d’analyse qui distinguent, notamment, les différents procédés (caricatures, ironie, allusion…) et figures de styles (allégorie, comparaison, métaphore) du dessin de presse. Par ailleurs, le Clemi a mis en ligne la vidéo d’un forum-débat où  des élèves ont pu échanger avec des dessinateurs de presse jeunes et professionnels.

En complément « Association Médias » présente un dossier complet « Pour travailler sur le dessin de presse » qui nous permet, entre autre, d’évoquer « Les rencontres internationales du dessin de presse » (RIDEP) dont le thème est « Internet et libertés ». Initiative à laquelle nous pouvons associer le site « Cartooning for peace » imaginé par Plantu et dont l’objectif est d’œuvrer à « une meilleur compréhension et un respect mutuel entre des populations de différentes croyances ou cultures ». Vous y trouverez des rubriques complètes présentant des dessins ou des portraits de dessinateurs, ainsi que des supports pédagogiques à exploiter.

Dans le même esprit et afin de compléter les ressources possibles sur le dessin de presse, ce site spécialisé prend pour objet les caricatures avec, en particulier, une banque d’images libres de droit. Enfin, déjà cité dans l’article « Pour préparer la Semaine de la presse« , le CDDP du Val d’Oise propose un cédérom, consultable en ligne, sur les images de presse.