Intérêt pour le professeur documentaliste de la carte conceptuelle lors de la veille – II. en tant qu’enseignant

Une utilisation efficace de la technique du Mind Mapping, lors de la veille, peut permettre à l’enseignant qu’est le professeur documentaliste d’optimiser son enseignement et d’initier les élèves à cette prise de notes, active et personnelle :

Tout d’abord qu’entend-on par utilisation efficace ? Et qu’est-ce qu’une « bonne » pratique du Mind Mapping ?
La cartographie conceptuelle possède comme avantage majeur une grande flexibilité : il n’existe pas de carte modèle, chacune est unique et se fonde sur le raisonnement d’un individu et sur ses connaissances propres. D’autre part elle permet, comme nous l’avons vu dans la première partie de cette réflexion, de mettre à plat, et de connecter entre elles des idées issues d’une séance de brainstorming.

Ainsi, la mise en place d’une veille, effectuée avec des élèves (sur la base d’une recherche documentaire, d’un Travail Personnel Encadré par exemple), peut s’appuyer sur une pratique pédagogique utilisant ces deux aspects fondamentaux du Mind Mapping.
On peut imaginer le scénario pédagogique suivant : dans le cadre des TPE, le professeur documentaliste et l’enseignant de discipline interviennent conjointement lors de la première séance qui vise à lancer le projet et surtout à mobiliser des idées sur les thèmes de recherche par les techniques de questionnement du sujet. Le schéma de questionnement, qui est la production traditionnellement attendue [1], peut se faire sous forme de carte conceptuelle. Le résultat n’en sera que plus personnel et mémorisable par l’élève : la forme dessinée de la carte, le choix des couleurs et des symboles permettent une bonne mémorisation grâce à la mémoire visuelle, et par là une plus grande appropriation des idées interconnectées, et ce tout au long de son travail.
Lors de la seconde séance, visant à cerner le sujet par des mots-clefs, recueillir des données et sélectionner des ressources documentaires pertinentes, le travail peut également aboutir à la production de cartes conceptuelles. La première carte peut être « prolongée » par de nouvelles arborescences, ou une nouvelle carte peut être élaborée. Cette fois-ci, on demande de la part de l’élève davantage d’autonomie, puisque la carte n’est plus issue d’un brainstorming collectif ; néanmoins le professeur documentaliste est toujours là si l’élève bute sur une difficulté.

Bien entendu le travail ne se limite pas à la conception d’une carte, il n’est qu’une étape préliminaire à la recherche documentaire, mais par son intérêt pour la veille, il peut être un excellent outil de conceptualisation du travail, qui a toute sa place dans un carnet de bord de TPE.
A l’heure de la didactisation des savoirs info-documentaires [2], il s’agit d’utiliser des outils attractifs et efficaces. L’usage du Mind Mapping, fort de sa flexibilité, de sa bonne visualisation et par là-même de sa bonne mémorisation, peut s’avérer très enrichissant pour la veille. La pratique du Mind Mapping est à la portée de chacun : elle ne nécessite pas obligatoirement l’utilisation d’un logiciel et sa création se base sur la réflexion propre à chacun. Ainsi, le professeur documentaliste forme les élèves à la recherche documentaire et leur apprend simultanément un mode de questionnement qui pourra leur servir tout au long de leur scolarité.

NOTES :

[1] elle est par exemple mentionnée dans « Travaux croisés, personnels, encadrés… et les autres », un document élaboré par la Fadben pour la revue Mediadoc de septembre 2000 et sur lequel le présent scénario se base.

[2] cf. “les savoirs scolaires en information-documentation” par I. Ballarini-Santonocito, A. Serres, P. Duplessis. Fadben 2007

[photo : « impossible colors » par edo40ode. URL (FlickR) : http://www.flickr.com/photos/27986036@N00/192579706/in/set-72157600339084174/]