Diary of the dead : Et in Arcadia Ego

Le dernier film de Romero, Diary of the dead, n’est pas un simple film d’horreur ou une série B que les adolescents aiment voir en groupe pour se faire peur.

Non, ce film aurait pu s’intituler Et in Arcadia Ego tant il recouvre parfaitement le concept d’Arcadie dont j’avais parlé il y a près d’un an.

Car les morts-vivants, c’est nous et Romero se plait à jouer sur l’ambiguïté du mot shoot (qui signifie à la fois tirer mais aussi filmer) Finalement avec l’invasion technologique et la surabondance d’informations générées par la mise en ligne des films amateurs, il devient impossible de distinguer la vérité qu’elle émane des autorités ou des amateurs.

La seule certitude c’est que nous pouvons être atteint de manière virale par la maladie, un buzz auquel il est difficile d’échapper. Au sein de cette Arcadie, nous sommes tous filmés inexorablement, dépourvus de notre substance vitale, de notre capacité à réflèchir et à s’affirmer en tant qu’individu. Nous sommes en passe de devenir ainsi des morts-vivants.

Les morts vivants avancent sans réelle réflexion, ils ont perdu leur âme. Nous pouvons y retrouver la croyance de certaines ethnies qui refusaient la photographie. Les morts-vivants ont surtout perdu leur esprit critique et le personnage qui souhaite tout filmer, le fait dans un but de dévoilement de vérité mais cette quête semble vaine tant l’âge de la vitesse finit par l’emporter. Au final, il ne devient plus qu’un instrument de l’Arcadie.

Le film de Romero n’est donc ni une simple critique des médias traditionnels ni une critique des vidéos amateurs mais une interrogation sur notre capacité à se détacher et à voir de nos propres yeux.

Quelques éléments de réflexion également sur le site des inrocks.

Source de l’image :

Cullman, R. (2007). George A. Romero. Retrouvé Juin 30, 2008, de http://www.flickr.com/photos/wordfreak/1246599283/.