Le phénomène Gilles Gabriel

On saura dans quelques mois si la stratégie de buzz marketing aura fonctionné efficacement en voyant les entrées du film d’Alain Chabat, la personne aux deux personnes.
Mais force est de constater que c’est quand même une stratégie efficace avec le come back d’un chanteur des années 80 qui n’a en fait jamais existé : Gilles Gabriel.
Le clip est une parodie bien ficelée des clips des années 80 et il faut admettre que l’air finit étrangement par vous trotter dans la tête car le clip a été diffusé un peu partout sur le web et pas seulement sur dailymotion. La construction de l’identité de Gilles Gabriel s’est poursuvie sur myspace ainsi que sur Facebook où le personnage a rapidement dépassé les 5000 amis au point de devoir ouvrir un profil spécial pour les fans.
La stratégie Gilles Gabriel est l’exemple type d’une réussite en matière du buzz marketing, c’est drôle et ça se diffuse de manière virale. Il devient difficile d’y échapper. Je note également que le clip est tellement bien fait que mes élèves à qui j’ai fait étudier le phénomène étaient au départ convaincus que la chanson datait de 1984!
Reste à savoir désormais si cette réussite va se muer en entrées au cinéma et là rien n’est moins sûr car il s’agit de passer du gratuit au payant. La solution serait peut-être une diffusion gratuite du film quelques mois après sa sortie avec financements publicitaires à la clef. Car selon LCI, Alain Chabat serait dépassé par l’ampleur du phénomène au point qu’il craint que Gilles Gabriel ne « cannibalise » le film et pire qu’il ne devienne plus célèbre qu’Alain Chabat lui-même! En effet, les internautes ont joué le jeu, les commentaires sur les vidéos et sur les profils vont dans le sens de l’existence de Gilles Gabriel. Au final, c’est Chabat qui se voit rattrapé par le thème de son film car désormais la personne aux deux personnes, c’est lui et il n’est pas certain que Gilles Gabriel ne le phagocyte pas quelque peu. La réflexion vaut également pour tous ceux qui pousseraient leur identité virtuelle trop loin et notamment leurs avatars de second life. En effet, le public préfère Zorro à Don Diego de la Vega…