Didactiser la notion de Média : D’un usage inconscient à une pratique raisonnée

Contrairement à ce que j’avais annoncé dans un précédent article, je ne vais pas suivre strictement le découpage proposé dans la matrice conceptuelle du CSEM pour didactiser la notion info-documentaire « média ». Les entrées par la lecture, l’écriture, la navigation et l’organisation s’entrecroisent systématiquement, de sorte que les dissocier constituerait une aporie. J’entends donc les lier, dans une approche différente, qui s’appuie toujours sur cette matrice, mais en concevant la notion « média » dans sa globalité. Je propose, ci-dessous en plein texte, ou en pdf, une première séquence qui prend pour objet didactique info-documentaire les dispositifs de « GAFAT ».

D’un usage inconscient

à une pratique raisonnée des Médias

Séquence :

Cette séquence de 6/7h est mise en œuvre au lycée, en première, dans le cadre de l’Accompagnement personnalisé (AP). Si elle peut être menée pour elle-même, elle s’inscrit dans une progression de la seconde à la terminal dont l’objectif, au-delà du développement de l’esprit critique et de l’autonomie, est l’acquisition, par les élèves, d’un « savoir juger ». A cette fin, en première, j’aborde les médias (type GAFAT) dans une logique de déconstruction-réappropriation qui passe par la compréhension de leur dimension socioculturelle, économique et-ou technique.

Problématique :

La relation des élèves aux médias est façonnée, depuis leur plus jeune âge, par l’usage qu’ils en ont, sans qu’ils aient nécessairement conscience des formes de contrainte que peuvent véhiculer les firmes marchandes et leur plateformes en matière économique, juridique, esthétique ou encore technique. En la matière, le geste enseignant est d’autant plus complexe à porter que cette relation peut être perçue comme du domaine de l’intime (Facebook, Apple) ou de la compétence (Google) par les élèves. Pourtant, cette part d’intrusion, autant que la méconnaissance du fonctionnement de certains dispositifs, est à resituer dans les stratégies élaborées par ces grands groupes du type GAFA, que les élèves doivent pouvoir appréhender afin d’en mesurer l’influence dans leurs pratiques et élaborer, cas échéant, des tactiques de contournement.

Progression :

Cette séquence s’inscrit dans une progression des apprentissages info-documentaires de la 2nd à la Tle. Elle fait suite, en 2nd, à une séquence consacrée à l’évaluation et à la sélection de l’information, sur les bases remaniées du projet « Historiae », imaginé par Olivier Le Deuff. En terminale, le travail porte sur la qualité de l’argumentation des élèves qui sont conduits à questionner la place des réseaux sociaux numériques dans l’histoire longue des « espaces publics », afin d’envisager la part de création et-ou de transformation qu’apporte le Web 2 en ce domaine.

Niveau concerné : Élèves de Première (interdisciplinarité possible)

Objectifs :

  • Développer des éléments de connaissance sur les modèles socioculturels, économiques et techniques véhiculés par les médias (à partir de l’exemple du GAFAT).

  • Intégrer l’existence de ces modèles dans ses pratiques informationnelles et médiatiques.

  • Savoir adopter une posture distanciée dans la relation que l’on entretient avec les médias.

Déroulement :

1er temps (20-30 min): Dans la mesure où cette séquence envisage, lorsque cela s’avérera nécessaire, une phase de déconstruction des représentations des élèves, la première étape consiste à recueillir ce qu’évoque pour eux Google, Apple, Facebook et Amazon, qui vont faire l’objet de la séquence à venir. Une approche qui s’inspire du principe des situations-problèmes, où l’enseignant prend appui sur les propositions des élèves, est sans doute ici pertinente. Cela suppose de l’enseignant qu’il admette de se mettre potentiellement « en danger » si les élèves proposent d’emblée des énoncés relativement complexes. Pour tel professeur qui serait réticent, une parade peut consister en le recours à des sujets préétablis, au risque que les élèves ne se sentent pas pareillement impliqués. Il serait alors plus compliqué de déconstruire leurs représentations.

A partir des premières propositions et des commentaires des élèves, le travail du professeur documentaliste va ensuite consister à les articuler avec les modèles développés par ces firmes, afin d’établir les sujets sur lesquels vont travailler les élèves. Dans la mesure où ils sont trop complexes pour être abordés dans leur globalité, ces modèles peuvent être appréhender selon la spécificité de la filière (ES, L, S, STMG,…) des élèves. Je leur propose de travailler par groupe de 2 à 4 élèves selon la complexité des sujets.

2ème temps (4h30/5h30) : Parce que le modèle de ces grandes firmes s’appuie en partie sur un dispositif socio-technique in-formé (ou mis en forme) selon des caractéristiques propres, je fais travailler les élèves sur un site web qu’ils doivent structurer selon les contenus qu’ils apportent. J’y vois une mise en situation intéressante pour qu’ils expérimentent, à l’échelle d’un site, les intérêts et contraintes de ces dispositifs dans un contexte de publication. C’est par ailleurs les impliquer davantage.

Les groupes d’élèves ont un travail important à réaliser dans un délai relativement court (pour être pragmatique, il correspond à une période entre deux vacances). Ils ont pour tâches connexes de recueillir des informations documentaires sur des sujets qu’ils maîtrisent diversement, tout en devant penser la structuration (sommaire, onglet, pages…) du . Je précise ici qu’ils ne travaillent pas nécessairement sur un vierge, mais qu’ils peuvent devoir prolonger le travail entamer par un ou d’autres groupes durant l’année scolaire. La tâche n’en est que plus complexe, mais elle me semble formatrice dans la confrontation des idées des élèves avec celles d’autres groupes antérieurs.

3ème temps (1h) : La dernière heure de la séquence est consacrée à la restitution orale. Les groupes interviennent à l’oral pour présenter leur travail. Les temps d’échange sont privilégiés, l’enseignant intervenant sous forme de remédiation.

Evaluation :

Cette séquence donne lieu à une évaluation formative qui porte sur le rendu des s en fonction de la cohérence des contenus, de leur structuration et de la dimension esthétique. Par ailleurs, la phase de restitution permet d’évaluer l’écart entre les représentations initiales et le niveau de connaissance acquis à l’issue de la séquence. Afin de le vérifier, les groupes qui ont plus spécifiquement travailler sur un sujet abordent, à l’oral, la représentation initiale, la déconstruisent et la réapproprient. Le niveau de formulation, ainsi que la capacité des élèves à répondre aux autres élèves est ici un moyen de les évaluer.

Outils didactiques :

Je propose ici quelques thèmes d’étude selon la filière des élèves, sans que cela ne constitue des délimitations strictes. L’essentiel est de considérer leur articulation dans une approche qui interroge le modèle médiatique qu’incarne ces grandes firmes du numérique que sont le GAFAT.

1ES : Sans nécessairement exclure la dimension sociale des plateformes, en terme de pratique chez les jeunes, les différents modèles économiques (publicité, collecte des données personnelles,…) sont a étudier. Une approche comparée des modèles commerçant (Apple, Amazon) et publicitaire (Google, Facebook) est sans doute pertinente. Pour aller dans le détail, ce peut être l’occasion d’aborder l’AdWords et l’AdSense (Google), ou le « jardin fermé » que constitue le modèle des App Store.

1S : L’accent peut notamment être mis sur les dimensions technique et numérique des dispositifs. L’exemple du PageRank de Google, plutôt méconnu des élèves, peut être un objet d’étude classique qui peut être abordé en comparaison du EdgeRank de Facebook. Au-delà, les questions de l’interopérabilité ou de la collecte des données, dans leur dimension technique, peuvent être abordées.

1L : Il me semble judicieux que les élèves puissent travailler sur les différents dispositifs de lecture (et d’annotation) et leur transformation, dans une approche qui peut être comparée. Sur ce point, un lien doit pouvoir être fait avec la dimension esthétique (design chez Apple par exemple). Dans un autre registre, il peut être intéressant de faire travailler les élèves sur la part suggestive de ces dispositifs, qui peut constituer, dans certains cas, une forme de « confiscation de soi ». Ce peut être par exemple le cas des moteurs de complétion (Google), de l’EdgeRank (Facebook) qui privilégie certains contenus (vidéo, images) ou encore des suggestions d’achat (Amazon).

STM: Il peut être pertinent d’aborder les firmes du GAFAT sous l’angle du droit, qu’il s’agisse d’aborder les CGU, la diversité des droits nationaux ou encore les droits associés à la propriété intellectuelle. Le cas de la publication sur Facebook, notamment d’images ou de vidéos, se prête particulièrement bien à cette séquence.

Matériels :

La réalisation de cette séquence suppose l’existence ou la création d’un site web (web pédagogique,…) où publier les travaux des élèves. Publication pour laquelle il faut une autorisation parentale.

Sources :

– Stiegler, Bernard. Prendre soin (T1). De la jeunesse et des générations, Flammarion, La bibliothèque des savoirs, 2008

– Jehel, Sophie. Quelle place pour le M dans l’EMI ? Mediadoc, décembre 2013, n°11, p. 37-40

-Frau-Meigs, Divina. Médias-matrices [en ligne]. 2012, [consulté le 20 mars 2014]. Hollyweb et la navette écran (1ère partie). http://mediasmatrices.wordpress.com/2012/07/23/hollyweb-et-lecran-navette-1ere-partie/

-Frau-Meigs, Divina. Médias-matrices [en ligne]. 2012, [consulté le 20 mars 2014]. Hollyweb et la navette écran (2e partie). http://mediasmatrices.wordpress.com/2012/07/23/308/

– CSEM, 2013, [consulté le 20 mars 2014]. Les compétences en éducation aux médias. http://www.educationauxmedias.eu/outils/brochures/csem/les_competences_en_education_aux_medias_cadre_general

[MàJ : 02 mai 2014] Les étudiants du cours de culture numérique de Hervé Le Crosnier ont produit une synthèse sur les GAFA. A consulter, de même que les autres synthèses]

« Didactiser » la notion de Média : contextes

Dans le prolongement des articles que j’ai écrit l’année scolaire dernière sur la lecture et l’écriture numérique, je souhaite m’arrêter sur la notion de « média(s) » dont j’observe que les mutations, dans le contexte médiatique du web, complexifie son enseignement auprès des élèves. Cela me semble d’autant plus vrai qu’un flou subsiste sur l’acception du terme « médias », traditionnellement associée à la presse, du moins dans l’approche qu’en fait le Clemi dont il ne s’agit pas ici de faire la critique. J’y vois plutôt un nouvel âge qui ne doit surtout pas être une rupture, mais faire l’objet d’un (re)questionnement, ce que ne manque pas de faire le Clemi, à l’occasion de son trentième anniversaire.

La loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République impose d’ailleurs que dorénavant « au collège, l’éducation aux médias, notamment numérique, initie les élèves à l’usage raisonné des différents types de médias et les sensibilise aux enjeux sociétaux et de connaissance qui sont liés à cet usage. » Le législateur reprend en cela les préconisations de l’UNESCO dont on consultera avec intérêt « L’Education au médias et à l’information : Programme de formation pour les enseignants » (2012). Ce document me semble d’autant plus souhaitable à lire par les professeurs documentalistes qu’en matière d’EMI, dans le référentiel de compétences professionnelles, un rôle spécifique leur est reconnu pour dispenser un enseignement et servir l’acquisition de savoirs par les élèves.

J’attire par ailleurs votre attention sur la publication récente des « Compétences en éducation aux médias : un enjeu éducatif majeur« , manifestement inspirée de la matrice conceptuelle en littératie médiatique de Thierry De Smedt et Pierre Fastrez, d’ailleurs membres du groupe de travail qui a œuvré à la réalisation de ce document. L’on y trouve une définition de ce qu’est un « média », à savoir « un objet [qui] doit disposer d’une couche symbolique, lui permettant d’évoquer un concept […] par l’intermédiaire de codes […] partagés au moins partiellement avec autrui [et] il doit être constitué d’une couche technique, d’un matériau plus ou moins complexe, configuré de telle sorte qu’il porte la couche symbolique […] là où le média doit parvenir« . Il me semble que cette définition est intéressante en ce qu’elle permet d’éviter toute confusion avec les « médias », qui sont en fait le « média source », envisagés trop exclusivement sous l’angle de la presse et de l’information journalistique. On y retrouve en tout cas les caractéristiques du « document » (information et support) auxquelles viennent s’ajouter, pour le média, les principes de création (ou expression) et de transmission intentionnelle (ou communication).

Pour avancer plus avant dans la délimitation du cadre théorique dans lequel j’entends situer la série de billets à venir, je souhaite mettre l’accent sur l’approche non anxiogène dans ce travail du CSEM. Il était plus qu’urgent de sortir des antiennes du « risque » et des « dangers » d’internet. Il me semble que la crédibilité du discours enseignant peut souffrir de ce genre de propos, en rupture avec la culture médiatique des élèves. Je trouve par ailleurs particulièrement opératoire la double entrée qui distingue les médias en tant qu’objet informationnel (forme et signification), technique (processus de production et fonctionnement) et social (communication) d’une part, et les tâches de la littératie médiatique : lecture, écriture, navigation et organisation.

En revanche, j’émets une réserve, toute relative puisque ce n’est pas l’objet de cette matrice, sur ce que recouvre l’entrée dans les savoirs par les compétences. Manifestement, celle-ci inclut des savoirs déclaratifs, ce qui est une bonne chose, mais sans toutefois aller dans le détail. Il y a quelque chose de frustrant derrière la formulation « le lecteur compétent« , « l’auteur compétent« , « le navigateur compétent » et « l’organisateur compétent […] est capable de« . La tâche est de toute évidence considérable, mais un travail de didactisation reste à accomplir pour déterminer les contenus. Sur ce point, je renvoie le lecteur au « Dictionnaire des savoirs info-documentaires » ou au Wiki InfoDoc qui sont à même d’apporter des éléments de réponse pour qui souhaiterait formaliser une séquence ou une séance pédagogique.

Pour ma part, j’entends m’appuyer sur la matrice conceptuelle de la littératie médiatique afin de vous proposer des séquences ou pistes de réflexion qui participent de la mise en œuvre de l’éducation aux médias et à l’information (en attendant mieux qu’une « éducation à »). Je vous proposerai donc, sous réserve d’une modification de ce plan, car j’ai déjà abordé en partie certains de ces points, quatre articles qui aborderont la lecture, l’écriture, la navigation et l’organisation selon les trois axes informationnel, technique et social. Je pense, par ailleurs, consacrer un billet aux médias, cette fois sous l’angle de la presse et de l’information journalistique.

Dont acte .

Focus sur @BlogPhilo

J’entame avec le blog de Julien Lecomte la rubrique « Focus » de Cactus acide, dans laquelle je consacrerai des articles à des sites que je trouve particulièrement intéressants. J’ai découvert celui-ci courant août au gré de quelques heures abandonnées à la sérendipité. Et si j’en parle seulement aujourd’hui, ce n’est pas dû à son actualité éditoriale (je n’ai pas encore lu ce livre, ni ne touche de commissions sur les ventes) mais plutôt faute d’avoir eu le temps jusqu’à présent, ce qui est désormais le cas.

Gorille à Paris Creative Commons Licence photo credit - THEfunkyman
Gorille à Paris Creative Commons Licence photo credit – THEfunkyman

Je vous invite en particulier à lire le dossier « Les apprentis sorciers de l’éducation aux médias » qui aborde, sans concession, cette question tant du point de vue des pratiques et des compétences que de celui des enjeux et de la didactique, pour dégager contenus et méthodes. Par ailleurs la documentographie, pour elle seule, mérite d’être consultée; ce qui est le cas pour l’ensemble des articles du blog, particulièrement bien sourcés. Sur ce point, les articles des rubriques « Enseignement » et « Médias » devraient particulièrement intéresser les professeurs documentalistes, sans pour autant délaisser les sujets consacrés à la philosophie.

Bonne découverte ! Et si vous vous demandiez pourquoi l’on dit que l’homme descend du singe, vous savez désormais pourquoi…

L’image animée, un média d’intentions et de projections

Afin de venir compléter les publications dédiées à la Semaine de la presse, Cactus acide vous propose cette séance d’une heure consacrée à la lecture de l’image dans un reportage audiovisuel. Il s’agit cette fois d’aborder l’image animée, dans un premier temps pour elle-même, avant de faire le lien avec les commentaires qui l’accompagnent.

En préalable à une présentation des objectifs et du déroulement, il nous faut aborder la question du droit pour être en règle avec la législation en vigueur. Les derniers accords sectoriels stipulent que pour les œuvres audiovisuelles «  »extraits » s’entend de parties d’œuvres dont la longueur est limitée à six minutes, et ne pouvant en tout état de cause excéder le dixième de la durée totale de l’œuvre intégrale. » L’exception pédagogique n’est donc que partielle, ce que nous ne pouvons que regretter.

Dans le respect des textes, vous trouverez donc ici et , à titre d’exemple, des reportages ou extraits de reportages qui sont des supports didactiques pertinents.

Cette séance peut être envisagée en partenariat avec un enseignant en arts plastiques (collège et LP) pour aborder les notions techniques du tournage  (cadrage, prise de vue, séquence,…) ou, éventuellement, par le professeur documentaliste même (LGT) lors d’une présentation spécifique.

Il doit être possible d’adapter les objectifs aux niveaux concernés, que l’on travaille sur la créativité des élèves avant d’introduire la notion de traitement de l’information (collège), ou que l’on s’appuie sur les indices contextuels du reportage pour insister sur l’acquisition d’une culture générale et d’une culture de l’information à des fins de reconnaissance implicite (inter-subjectivité du journaliste et de l’auditeur)  et explicite (ligne éditoriale) des signes qui constituent le(s) message(s) du reportage (lycée).

Afin de réaliser ces objectifs il sera proposer aux élèves une ou deux projections, sans le son, de l’extrait de reportage choisi. Charge ensuite à eux, en groupe de 3 ou 4 élèves, de donner du sens aux images qu’ils ont vues et de restituer une narration et une information cohérente. Les différentes versions sont ensuite présentées à l’oral au reste de la classe qui va pouvoir évaluer la cohérence de chaque interprétation selon les indices que chaque groupe aura repérés. Cette première phase a pour but de démontrer aux élèves leur part de subjectivité (lycée).

L’extrait du reportage est alors diffusé avec le son et il est alors demandé aux élèves de s’exprimer sur le sens du reportage selon les informations objectives qu’ils auront notées sur une grille (collège). Cette prise de note sera ensuite élargie, avec rediffusion du reportage, aux informations subjectives (lycée). Le professeur documentaliste effectue alors une remédiation en insistant sur la complémentarité image-son et sur la notion de traitement de l’information (collège); sur l’importance des éléments de contexte et de l’interprétation dans la lecture que l’on a d’une médiation informative.

Il est pertinent de récupérer les grilles de lecture des élèves pour évaluer  les indices qu’ils ont relevés lors de la diffusion du reportage. Par ailleurs, selon le temps disponible, à des fins d’évaluation formative, il doit pouvoir être envisagé un même travail sur grille de lecture à partir d’un autre extrait de reportage. Sinon,  un exercice similaire peut être donné à faire à la maison.

En conclusion, il s’agit, lors de cette séance, d’introduire les élèves à la complexité de la lecture de l’information entre approche médiologique et co-relations objectives et subjectives.

« Scoop.it ! » : la curation au service de l’éducation aux médias ?

« Scoop.it ! », qu’est-ce que c’est ?

Scoop.it est un outil de curation lancé fin 2010 qui s’inscrit dans l’ère du Web 2.0. La curation consiste à trier, sélectionner et classer des informations sur une même thématique et à mettre cette sélection de ressources à la disposition de tous via un outil de curation tel que Scoop.it ou encore Pearltress.

 Ce qui semble être LA nouveauté de l’année 2011 ressemble tout de même beaucoup à la veille informationnelle, déjà très pratiquée par nous autres professeurs documentalistes et professionnels de l’information ! Non ?

Utilisation pédagogique de Scoop.it :

Scoop.it présente des fonctionnalités intéressantes notamment pour travailler avec des élèves sur la sélection de l’information. En effet, cet outil permet de créer une page d’information évolutive sur un thème donné. J’ai découvert cet outil il y a peu et j’ai tout de suite pensé à l’élaboration d’une revue de presse personnalisée avec des élèves dans le cadre de l’éducation aux médias afin de travailler sur la sélection et la mise à disposition de l’information en temps réel.

L’avantage de cet outil est la lisibilité et la clarté : tout tient en une page. De plus, tout comme Pearltress, il est possible de s’abonner à plusieurs Scoop.it pour ainsi créer des communautés de partage autour de mêmes thèmes.

Par contre, ce qui me dérange c’est que la source première de l’information n’apparaît pas directement sur le topic. Il faut cliquer sur l’article pour accéder au site et donc à la source de l’information.

Je n’ai pas encore testé cet outil avec des élèves mais si certains l’utilisent, n’hésitez pas à nous en faire part dans vos commentaires.

 Voici quelques « Scoop.it ! » découverts sur le web par sérendipité :

–          Éducation aux médias et semaine de la presse :

http://www.scoop.it/t/infodoc-presse-veille-sur-l-actualite-des-medias

http://www.scoop.it/t/education-aux-medias

http://www.scoop.it/t/image-d-information-des-outils-pour-preparer-la-semaine-de-la-presse-2012

http://www.scoop.it/t/semaine-de-la-presse-2012

–          Information documentation et professeur documentaliste

http://www.scoop.it/t/information-documentation/

http://www.scoop.it/t/pedagogie-info-documentaire-en-cdi?page=2

http://www.scoop.it/t/professeur-documentaliste

http://www.scoop.it/t/information-et-documentation-competences-et-perspectives

–          Pour aller plus loin sur la curation :

Le café pédagogique : « Vous avez dit curation ? » http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/documentation/Pages/2011/124_CDI_Une.aspx

Docs pour docs, « Scoop.it, un outil de curation » http://docsdocs.free.fr/spip.php?article433

Mon identité sur la toile

http://www.gettyimages.fr/detail/photo/connections-within-a-social-network-image-libre-de-droits/106055165

Dans le cadre de la formation des élèves à la culture de l’information (numérique), voici une séance proposée à des troisièmes sur le thème de l’identité numérique et des réseaux sociaux. Cette séance de deux heures s’inscrivait dans le cadre d’une pièce de théâtre à laquelle tous les troisièmes avaient assisté et dont le sujet était « les chats et les adolescents ».

Cette séance prend appui sur l’article du Tigre publié en novembre 2008 intitulé Marc L. Le questionnaire d’analyse de l’article est tiré du travail de Charlotte Durand, une collègue professeur-documentaliste.

Enfin, cette séance a très bien fonctionné avec les élèves qui ont pris conscience de leur identité sur la toile et de la distinction entre le privé et le public sur Internet. La réflexion a également permis de questionner les pratiques de publication en ligne des élèves et les enjeux citoyens qui en découlent.

Publier sur le Web

Pour répondre à l’un de nos objectifs premiers  je vous propose cette séquence publier sur le Web à proposer à des élèves de 2d ou 1ère. Dans le contexte de l’A.P,  le volume horaire est modulable d’une unique session de 6h à cinq sessions pour une trentaine d’heures en tout. Nous l’expérimentons cette année « seuls » avec ma collègue Anne Sophie Domenc, mais elle pourrait donner lieu à une approche en interdisciplinarité.

Eyes – black and white. Creative Commons License photo credit: kaibara87

Je profite de cette reprise d’activité sur « Cactus acide » pour vous proposer, disons… un jeu concours. Vous trouverez dans la rubrique « Outils didactiques » de cette séquence des exemples (liste non-exhaustive à compléter..?) de notions et d’objets info-documentaires que je souhaitais exprimer sous la forme d’une carte conceptuelle. Je vous propose de vous y risquer, Olivier Le Deuff  se chargeant de retenir les productions qui pourraient être, avec votre accord, publiées dans la rubrique « Mind Mapping » du site. Vous trouverez, pour ce faire, la boîte mail de « Cactus acide » ici en voulant bien préciser vos nom et prénom (à moins que vous n’optiez pour un pseudo).

En espérant de nombreuses contributions…