Intérêt pour le professeur documentaliste de la carte conceptuelle lors de la veille – I. en tant que documentaliste

La veille suscite l’intérêt pour la veille.

Tout est parti de La Bibliothèque numérique de l’Enssib, qui propose le flux rss de ses nouvelles acquisitions, et parmi les plus récentes, un chapitre du prochain ouvrage collectif (prévu pour septembre 2008 aux éditions Hermès) coordonné par Jérôme Dinet, intitulé « Usages, usagers et compétences informationnelles au XXIème siècle ». Ce chapitre, qui nous est offert en avant-première par l’Enssib, s’intitule « Veille et nouveaux outils d’information » et a été écrit par Elisabeth Noël. Ainsi c’est à la lecture de ce document que j’ai réalisé l’intérêt véritable de la carte conceptuelle dans la démarche de veille.

Elisabeth Noël est l’auteur d’articles fort intéressants sur le web et l’information literacy, comme par exemple Les outils de traitement et d’exploitation de l’information : un préambule, qui est également consultable sur le site de la Bibliothèque numérique de l’Enssib. Dans « Veille et nouveaux outils d’information », elle évoque justement le Mind Mapping : les cartes heuristiques sont décrites comme des outils très utiles, dans la mesure où elles « permettent de noter des relations, d’associer des concepts ». Leur utilité est présentée comme particulièrement grande dans la première phase du cycle de la veille, la « phase amont », également appelée phase de ciblage , correspondant à une « définition précise du sujet de la veille : après avoir défini le domaine et les axes de recherche sur lesquels la veille doit être menée (aspects financiers, juridiques, techniques…) ; il s’agit de choisir les mots-clés pertinents qui en permettront la surveillance, mais aussi les sources à observer […], tout cela en fonction des objectifs précis associés à la veille ».

Il me semble alors tout à fait intéressant d’imaginer une démarche semblable en tant que professeur-documentaliste, tant pour le travail de « professeur » que celui de « documentaliste ».

Nous allons voir son intérêt pour le « documentaliste », et celui pour le « professeur » sera abordé dans le prochain article.

FlickR - by k0a1a.net

En tant que « documentaliste », c’est-à-dire en tant que gestionnaire d’un centre de ressources à adapter au public qui le fréquente, aux programmes et thème de recherche de l’année, mais aussi à renouveler en fonction de l’actualité : la veille basée sur le Mind Mapping (de nombreux logiciels, dont certains sont utilisables directement en ligne, ne nécessitant aucun téléchargement, sont disponibles sur internet) permet la constitution d’un document, d’une carte réunissant et classant les thématiques de veille et affinant les domaines de veille au fil des ramifications ; cette « mise à plat » permet une bonne visualisation générale, et pour favoriser cette clarté et cette visibilité des idées, les logiciels proposent généralement le choix des couleurs pour chaque ramification, l’ajout d’icônes, l’insertion de liens hypertextes voire d’éléments multimédias.

Ce travail de veille peut donc s’avérer très utile pour la gestion du cdi, et le professeur-documentaliste peut également proposer à ses collègues de mettre ses compétences à leur service en leur proposant un outil de veille sur leur discipline. La constitution d’une carte conceptuelle en ligne permettant de cibler les besoins peut alors être envisagée de manière collaborative.

Suite de l’article : « Intérêt pour le professeur documentaliste de la carte conceptuelle lors de la veille – II : en tant que professeur » à paraître…

[illustration : image publique FlickR – auteur : k0a1a.net]

J’expérimente mon Univers

Le 26 avril dernier, je créais mon premier univers public et je le présentais en ces termes dans un commentaire sur ce même site.

« J’ai commencé un univers pour un cdi de collège : http://www.netvibes.com/chezttcil. Comme je ne suis pas titulaire (pas encore, héhéhé), je peux ainsi garder un fil conducteur de mon travail et le transporter de lieu en lieu. Libre aux documentalistes que je remplace de s’appproprier ou parfois rejeter les outils que je laisse en place après mon passage.
J’ai commencé un univers netvibes que je compte mettre en page de démarrage dès lundi sur les ordinateurs du CDI. Mon but est de proposer aux élèves (à tous ceux qui viennent au cdi) une entrée sur
internet différente de celle de leurs habitudes. J’ai tenté l’outil blog : http://chezttcil.hautetfort.com mais je constate que les élèves rechignent à s’en servir. Il faut faire un effort de reflexion pour chercher tandis que google les conduits vite à wikipédia ce qui semble invariablement les satisfaire totalement.
Un portail d’accueil pourra t-il interpeler avec plus de succès ?
Les univers me paraissent un outil formidable pour travailler avec les élèves, je ne sais pas encore comment, mais ce support me semble assez souple à utiliser pour fédérer les trouvailles de tout un chacun au cdi quelque soit son temps de passage. De même pour les profs, on doit pouvoir fédérer et organiser nos favoris grâce à ce support. A suivre donc. »

Univers chezttcilUnivers presse- recherche- pour les collégiens / http://www.netvibes.com/chezttcil

Aujourd’hui, j’ai déjà fait un peu évoluer mon outil, il est depuis 15 jours en page d’accueil des écrans du CDI.
Je précise : aucune formation n’a été faite aux élèves, les profs ne le connaissent pas. Je suis dans ce CDI depuis mi-mars, autant dire que les élèves et moi nous ne nous connaissons pas vraiment, idem avec les collègues. Par contre nous avons un réseau avec chacun une boite mail identifiée ce qui permet de communiquer rapidement de l’information (entre adultes seulement).

Donc, que s’est-il passé ? La première semaine les élèves ont zappé ma page, ils ont attrapé google, parfois avec quelques difficultés. Certains d’entre eux pensent que l’accès à internet est forcément la page d’accueil de google sur tous les ordinateurs.

La deuxième semaine, j’ai donné une consigne : « avant toute recherche, vous explorez la page qui est sur votre écran. Certains ont rechigné, beaucoup ont attendu que je sois acaparée ailleurs pour vite ouvrir leur google préféré, d’autres ont trouvé la fenêtre google dans les pages de l’univers et s’y sont engouffrés. On est jamais aussi bien que là ou on connait finalement.

Mieux encore, deux élèves sont venus travailler sur un sujet « les nouvelles technologies et le droit « , une autoroute pour moi : j’avais deux document papier tout neuf à leur donner, plus mon onglet : internet et le droit ». Ils sont restés figés devant leur écran. Des grands pourtant. Madame, notre sujet c’est « les nouvelles technologies et le droit ». Moralité, ce n’est pas gagné, nos gosses ne lisent pas et préféreraient des réponses toutes faites. Avec un moteur ils tapent les mots du prof et impriment le nombre de page tirés sur wikipédia qu’on leur tolérera (parce que c’est la première réponse qui arrive, les 4emes ont avoué), et aussi parce-qu’ils connaissent ce chemin. Et basta.
Je les ai interrogé sur leurs pratiques personnelles :
– « si tu cherches un tee-chirt blanc, tu rentres dans le premier magasin venu et tu attrapes le premier tee-chirt blanc que tu trouves et tu l’achètes ».
Ils se sont montrés outrés !
 » Ah mais non, il faut qu’il soit comme ci, comme ça, la marque, la taille…  »
-« Et quand c’est une information pour un exposé, tu n’as plus d’exigence ? »
-« C’est pas pour nous, c’est pour le prof »

Et bien on a du travail les p’tits gars!
A travers cette observation, courte mais parlante, j’en déduis qu’il va me falloir prévoir une formation pour l’usage de cet univers, en lien avec des ensignants, prof de techno et français peut-être. La mise à niveau n’est pas seulement des élèves, les collègues ne sont pas tous familiés de ces outils. La politique documentaire est certainement un bon ancrage pour uniformiser les pratiques et les outils de recherche, de prise de note et d’exploitation des ressources. Je réfléchis à un nouvel univers public pour mes collègues cette fois à mettre en page d’accueil en salle des profs. Mais netvibes pour l’instant ne propose q’une page publique. Il me faut créer un autre compte, donc une petite perte de souplesse à l’usage.

A bientôt pour la suite des expérimentations et observations.

ttcilCécile Sarazin

Lieux communs 05/14/2008

Le moulin à paroles de Christian Jacomino

A ma demande, Christian Jacomino a eu la gentillesse de nous présenter son projet « moulin à paroles » et de nous donner quelques explications et pistes quant à son utilisation.

Bonjour,

Je m’appelle Christian Jacomino, je suis le directeur des ateliers Voix haute de lecture et de pédagogie du français. Et, pour répondre à l’invitation d’Olivier, je me propose de vous dire quelques mots concernant le Moulin à paroles, qui est un jeu de lecture et de mémorisation de textes littéraires que j’ai conçu pour nos ateliers.

Il y a bien longtemps que je travaillais à ce concept et ces derniers jours seulement je suis parvenu à une forme assez simple et assez pure pour que l’envie me vienne de télécharger quelques prototypes sur Internet.

Le nom tout d’abord.

On sait que l’expression ‘Moulin à paroles’ désigne chez nous une personne bavarde, une pipelette. Et nous avons ici un jeu de lecture, où la lecture se fait à mi-voix, si l’on est seul devant l’écran de son ordinateur, ou à voix haute et claire si l’on est devant un grand écran de vidéoprojection ou devant un Tableau Blanc Interactif.

Mais nous ne sommes pas très loin non plus du Moulin à prières, c’est-à-dire du petit instrument ayant la forme d’un cylindre creux, qui tourne sur un axe et qui renferme des bandelettes de papier ou de tissu sur lesquelles sont inscrites les prières du bouddhisme.

Un Moulin à paroles porte sur un texte du patrimoine littéraire. Ce week-end j’ai réalisé et téléchargé les Moulins à paroles du Clair de Lune de Paul Verlaine, des Saltimbanques de Guillaume Apollinaire et de Demain, dès l’aube de Victor Hugo…

Beaucoup d’autres suivront. Vous les trouverez en liens sur notre site, à l’adresse voixhaute.com.

Voilà, j’attends vos remarques et vos suggestions. Et surtout, le Moulin à paroles est fait pour être pratiqué, seul ou comme un jeu de société. Il n’y a pas de contre-indication. N’hésitez pas à en usez et à en abuser.