Progression presse (seconde)

Je propose cette année, conjointement avec un collègue de Lettres-Histoire, un travail sur la presse à des élèves de 1ère année BEP Maintenance industrielle. Nous allons y consacrer 21 séances réparties selon les 5 séquences qui sont présentées ci-dessous. J’ai envisagé une progression dans laquelle soit restituée les évolutions en cours, tout en cherchant à donner aux élèves des éléments qui leur permettent d’avoir une lecture d’ensemble sur ce qu’est la presse.

Pour la mise en activité, les élèves sont répartis au sein de 4 comités de rédaction où ils se répartissent les tâches pour, selon l’avancement dans l’année scolaire :

– Élaborer un journal papier au format recto-verso.

– Travailler sur des articles qui seront publiés en ligne sur le blog du lycée.

– Préparer des interviews mises en ligne sur le blog, diffusées sur les écrans du lycée et projetées avant des séances de cinéma (cinéma de Fontenay-le-Comte). Sur ce dernier point, les élèves vont bénéficier d’un module de formation à l’utilisation de matériel professionnel de captation vidéo.

Les séances se déroulent en deux temps. Lors de la première demi-heure, les élèves abordent un savoir relatif à la presse ou à l’information-documentation, avec application. La deuxième partie de l’heure est consacrée à la mise en situation sous la forme du comité éditorial et de rédaction. Il est prévu, lors des premières séances, des « temps de concertation » au cours desquels chaque comité de rédaction évalue les difficultés et dysfonctionnements rencontrés, afin que les élèves puissent échanger entre eux pour y remédier.

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SÉQUENCE 1 : Les types de presse

  • Séance 1 (Régionale, Spécialisée,…). = pluralisme

  • Séance 2 (Périodicité) = temps de l’information (fraîcheur)

  • Séance 3 (Concertation)

  • Séance 4 (Concertation)

SÉQUENCE 2 : Les types et les formats d’articles

  • Séance 1 (Éditorial, Articles, Brève) = article de presse

  • Séance 2 (Texte, Illustration) = média

  • Séance 3 (Concertation)

  • Séance 4 (Concertation)

SÉQUENCE 3 : Le fonctionnement d’un journal (répartition des rôles dans une rédaction)

  • Séance 1 (Responsabilité éditoriale)

  • Séance 2 (Chaîne de l’information – dépêche…-)

  • Séance 3 (Comité de rédaction)

  • Séance 4 (modèle économique – publicité…-)

SÉQUENCE 4 : Les types de discours

  • Séance 1 (Ligne éditoriale)

  • Séance 2 (Droit – loi de 1881 : information préalable)

  • Séance 3 (Droit – loi de 1881 : délits de presse, diffamation)

  • Séance 4 (Droit de l’image, à l’image)

  • Séance 5 (Objectif ou subjectif?)

SÉQUENCE 5 : Les modifications apportées par la presse numérique

  • Séance 1 (Information ou scoop ?)

  • Séance 2 (Influence du référencement)

  • Séance 3 (Une autre manière d’écrire ?)

  • Séance 4 (modèle économique)

Je ne sais si cette classe continuera à travailler sur ce sujet l’année prochaine. Cela serait certainement intéressant avec pour objectif d’approfondir le volet numérique dont le modèle est très différent de la presse papier. Une perspective comparative pourrait faire l’objet d’une nouvelle progression qui aborde la structure des articles et leur mise en page, les différentes formes de discours ou encore la chaîne de l’information, que l’on se place dans le modèle de la presse papier ou numérique. Je suppose d’ailleurs que cette approche comparative pourrait faire l’objet, en première, d’une progression tant en lycée professionnel qu’en lycée général avec des contenus et objectifs adaptés aux élèves. En terminal, une approche privilégiée pourrait portée sur la place des médias dans les sociétés en questionnant l’objectivité du discours journalistique, en abordant plus largement la question des réseaux sociaux comme je le propose dans cette séquence.

A suivre donc…

Cultures numériques, en attendant le printemps… de la convergence

 Au terme des deux jours de conférence qui se sont déroulées à l’Ifé sur le thème «Cultures numériques, éducation aux médias et à l’information », je souhaite en proposer ici une synthèse qui, si elle ne prétend pas à l’exhaustivité, est un retour sur les lignes directrices que j’ai perçues lors des débats. Je précise par ailleurs ne pas avoir assisté aux allocutions des grands témoins, ainsi qu’au discours de clôture, pour des impératifs de transport.

 

Je retiens un discours d’adhésion sur les mutations engendrées par le numérique qui induit sa prise en compte par et dans l’école. En revanche, si le terme de « mutations » se veut chez moi l’expression d’une approche nuancée, des divergences existent chez les intervenants ;qu’ils conçoivent le numérique comme une évolution ou une révolution. Cette distinction est d’autant moins anodine qu’elle peut concrétiser des vues divergentes sur l’implication du monde éducatif dans le traitement de cette question numérique. Je note aussi que le concept de « digital natives » est en net recul bien qu’il ait été convoqué à deux reprises : par Luisa Marquardt, qui s’appuie sur ce concept dans une construction intellectuelle qui la conduit aux « common knowledge » (Kuhlthau), dont Mireille Lamouroux nous précisera qu’il faut y voir le modèle des 3C ; et par Michel Pérez qui, par ailleurs, suppose que les réseaux sociaux n’ont pas de structure hiérarchique dans la relation entre pairs que peuvent y avoir les élèves. Propos que l’on me permettra de trouver discutable ou qui, du moins, mérite une étude approfondie (je pense ici à la psychologie cognitive).

Il semble qu’un fossé, que d’aucuns pourraient appeler un hiatus, se creuse entre la recherche et l’institution lorsqu’il s’agit de traiter la question numérique. Mais il est vrai que les enjeux, et les impératifs qui en découlent, ne procèdent pas des mêmes logiques. Aussi, si les enseignants-chercheurs se réfèrent à de nouveaux objets émanant du numérique, ainsi qu’aux nouvelles conditions d’apprentissage que cet environnement peut supposer, la parole institutionnelle semble répondre à d’autres motifs. Ce qui est peu dire quand les uns réfutent la création d’une nouvelle discipline (enseignement de l’informatique ?) sous prétexte qu’elle occasionnerait la gestion d’un dossier supplémentaire (que l’on m’excuse si je manque d’humour !) ; et les autres en ouverture à la conférence assènent qu’il n’y a pas de savoirs informationnelles avant l’enseignement supérieur, rendant par la même caduque une partie des interventions avant même qu’elles aient eu lieu.

De fait l’hypothèse d’une construction qui pourrait inclure les professeurs documentalistes est exclue quand bien même, à plusieurs reprises, ils ont été expressément mentionnés comme réponse ou élément de réponse possible. Je tiens ici à nuancer mon propos tant il ne saurait être systématisé à l’ensemble des IGEN qui se sont exprimés lors des tables rondes. Sans doute le numérique peut devenir ici cet objet de convergence qui permetrait à chacun d’aborder notions et objectifs, à déterminés selon son champ épistémologique et didactique de référence. Il est plus que temps de rejeter cette querelle fictive d’une discipline que personne ne souhaite ni ne revendique. Les concepts de « pédagogie de projet », d’ « humanisme numérique » ou de « translittératie » ont été évoqués qui constituent autant d’entrées possibles sur lesquelles s’attarder. Il ne s’agit que de prendre le temps.

Pour terminer, un mot sur la recherche-action, plusieurs fois évoquée, tant par des enseignants-chercheurs que par des enseignants du secondaire, pour revenir sur ce dispositif qui me semble fécond pour avancer dans l’identification des contenus et dans nos pratiques d’enseignement. Du moins si l’on veut bien croire, contrairement à cette idée exprimée que « les professeurs ne feront plus cours demain, mais développeront des stratégies d’apprentissage » (sic), que le cours est précisément le contexte où ces stratégies d’apprentissage sont mises en œuvre selon les contenus et ojectifs pédagogiques visés.

 

 

Dans le labyrinthe : l’évaluation de l’information sur internet – Le livre

A l’heure des conseils de lecture pour les vacances je m’apprêtais à vous parler, une fois terminé, du livre d’Alexandre Serres, Dans le labyrinthe : l’évaluation de l’information sur internet, mais l’auteur en effectuant lui-même une présentation, je vous invite à en découvrir ci-dessous la vidéo.

Cliquer sur l’image

Couverture du livre "Dans le</p><br /><br /><br /><p>                    labyrinthe"Vidéo de présentation par Alexandre Serres
Dans le labyrinthe : l’évaluation de l’information sur internet – Alexandre Serres

A celles et ceux, et je peux les comprendre, que ce choix de lecture pour l’été plongerait dans un profond désarroi quand ils aspirent à prendre de la distance avec le travail, je vous assure de son côté plaisant et vais jusqu’à dire qu’il peut se lire comme ces meilleurs romans policiers dont on attend avec impatience… l’issue ; ou, pour moi, la résolution d’une énigme dans le choix du titre : Pourquoi un labyrinthe et non pas un dédale..?

La validation de l’information : schéma conceptuel

Je vous soumets ce schéma conceptuel qui constitue la trame d’une formation dont l’intitulé est « l’information numérique- production, recherche, évaluation et production ». Je ne prétends donc pas à l’exhaustivité de son contenu, sa formalisation tenant de l’objectif initial, mais du moins a t-il l’intérêt de présenter une hiérarchie de concepts et d’objets info-documentaires qui peuvent constituer autant de savoirs à aborder avec les élèves.

A cette fin l’approche peut privilégier la formation à la recherche d’informations, la médiation info-documentaire ou l’enseignement à l’information-documentation selon les objectifs que l’on s’est donnés. Les interactions, visibles sur le schéma, privilégient néanmoins une lecture globale du concept de « validation de l’information » qui investit concomitamment  des connaissances, des capacités et des attitudes.

MàJ juin 2013

Pour avoir de nouveau mené cette formation, je vous soumets cette nouvelle version du schéma conceptuel sur lequel je me suis appuyé. Par souci de clarté j’y ai ajouté de la couleur afin de distinguer les relations qui tiennent de l’objectif général (violet), des notions (vert) et du contexte (bleu).

Compte tenu de la rapidité des évolutions sur la web, je m’attendais à des modifications plus importantes, mais il semble qu’un certain nombre de « nœuds conceptuels » stables puissent articuler ce schéma dans la durée. C’est particulièrement le cas pour les notions liées à l’évaluation de l’information qui constituent des repères opérants pour l’analyse. Pour aller plus loin sur ces notions, je vous renvoie à mon support de formation.