Congrès de la Fadben : Perspectives…

Une semaine après la fin  du 9ème Congrès de la Fadben je me propose de vous faire partager mon sentiment sur ce qui en constitue, à mon sens, la grande réussite. Il ne s’agit pas d’en faire le compte rendu des interventions, ce qui a été fait ici, ici ou encore , mais plutôt de revenir sur l’esprit qui a animé les débats.

Au delà du programme qui réunissait ce qui doit se faire de mieux, nonobstant l’absence de chercheurs étrangers, pour aborder la problématique « Objets documentaires numériques : nouvel enseignement ? », les débats laissent augurer la naissance d’un lien réel entre la « recherche » et le « terrain ». Du moins l’appel à soutenir le Manifeste 2012 est-il relayé et signé par tous.

Pillar Perspective. Benjamin Asmussen

C’est de toute évidence là un nouvel élément prometteur dont il faut s’emparer pour entretenir un dialogue jusqu’alors parfois incertain mais toujours constructif. Il en va de notre aptitude à faire évoluer nos pratiques et à revendiquer des moyens pour cela.

A cette fin, Cactus acide va s’attacher à publier des séquences et des documents de travail qui entretiennent ces échanges. Ce qui fut du reste une première fois le cas avec cette carte conceptuelle largement inspirée, entre autres, des travaux d’Alexandre Serres, Olivier Ertzscheid, Olivier Le Deuff et Dominique Cardon.

L’objectif est ici de transposer des concepts issus de la recherche pour en extraire des contenus info-documentaires qui puissent être abordés en classe avec les élèves selon des scénarii pédagogiques à suivre en l’état ou à réinventer en fonction du cadre pratique de la séance.

C’est reprendre en somme les exhortations de Divina Frau-Meig, grand témoin du congrès, lorsqu’elle nous invite à une recherche-action dont la construction des savoirs scolaires est fondée sur la convergence des littératies médiatique, informatique et informationnelle.

Les enjeux sont de taille, à nous de nous en emparer !

 

La formation aux cultures numériques – le livre

Olivier Le Deuff a compilé ses travaux de recherche et son expérience de professeur-documentaliste pour les réunir dans un livre qui aborde [« La formation aux cultures numériques. Une nouvelle pédagogie pour une culture de l’information à l’heure du numérique »](http://www.guidedesegares.info/2011/11/16/la-formation-aux-cultures-numeriques-le-livre/). La culture de l’information en forme l’unité, intégrant les enjeux du numérique et dépassant les mythes de la « société de l’information » et des « digital natives », pour introduire la pertinence du modèle des translittératies. Il en va du dépassement des simples usages pour conquérir un état de majorité fondé sur la compréhension « des écritures sous-jacentes et des mutations des objets numériques » et entraînant une sur-veillance en tant qu’attention portées les uns aux autres. Le projet est de former des individus à une culture technique dont l’entendement sera le garant du libre arbitre de chacun pour qu’opère « les métamorphoses numériques ».

Un livre à lire donc pour enrichir notre culture tant professionnelle que personnelle.

Le moulin à paroles de Christian Jacomino

A ma demande, Christian Jacomino a eu la gentillesse de nous présenter son projet « moulin à paroles » et de nous donner quelques explications et pistes quant à son utilisation.

Bonjour,

Je m’appelle Christian Jacomino, je suis le directeur des ateliers Voix haute de lecture et de pédagogie du français. Et, pour répondre à l’invitation d’Olivier, je me propose de vous dire quelques mots concernant le Moulin à paroles, qui est un jeu de lecture et de mémorisation de textes littéraires que j’ai conçu pour nos ateliers.

Il y a bien longtemps que je travaillais à ce concept et ces derniers jours seulement je suis parvenu à une forme assez simple et assez pure pour que l’envie me vienne de télécharger quelques prototypes sur Internet.

Le nom tout d’abord.

On sait que l’expression ‘Moulin à paroles’ désigne chez nous une personne bavarde, une pipelette. Et nous avons ici un jeu de lecture, où la lecture se fait à mi-voix, si l’on est seul devant l’écran de son ordinateur, ou à voix haute et claire si l’on est devant un grand écran de vidéoprojection ou devant un Tableau Blanc Interactif.

Mais nous ne sommes pas très loin non plus du Moulin à prières, c’est-à-dire du petit instrument ayant la forme d’un cylindre creux, qui tourne sur un axe et qui renferme des bandelettes de papier ou de tissu sur lesquelles sont inscrites les prières du bouddhisme.

Un Moulin à paroles porte sur un texte du patrimoine littéraire. Ce week-end j’ai réalisé et téléchargé les Moulins à paroles du Clair de Lune de Paul Verlaine, des Saltimbanques de Guillaume Apollinaire et de Demain, dès l’aube de Victor Hugo…

Beaucoup d’autres suivront. Vous les trouverez en liens sur notre site, à l’adresse voixhaute.com.

Voilà, j’attends vos remarques et vos suggestions. Et surtout, le Moulin à paroles est fait pour être pratiqué, seul ou comme un jeu de société. Il n’y a pas de contre-indication. N’hésitez pas à en usez et à en abuser.