Le papitovore

Le papitovore.

Scrountch ! Scrountch, scrountch…Gloup ! C’est ainsi que je fais. Qui suis-je ? Je suis le monstre du cdi. Je ne suis pas très beau, mais je ne suis pas non plus affreux. Je me demande d’ailleurs pourquoi je suis un monstre. Je suis gros, c’est vrai, mais je suis sympa. Très sympa même. C’est vrai que je suis du genre balourd avec mon corps difforme et ma grosse tête posée dessus. Mais après tout, je ne fais rien de mal. Je ne mange pas les enfants. Les documentalistes peuvent en témoigner, je n’ai jamais dévoré un élève! Ce n’est pas du tout mon genre. D’ailleurs, je n’aime pas ça. Non, ce que je préfère, ce sont les livres! Humm, j’en ai l’eau à la bouche rien que d’y penser… Je les engouffre dans ma gueule et je fais croustiller les pages sur mes dents pointues.

Le problème, c’est que le documentaliste ne veut pas trop que je les mange. Je le comprends un peu, mais enfin il faut bien que je me nourrisse quand même. J’en ai assez de devoir me priver. Le documentaliste me donne de vieux ouvrages dont plus personne ne veut. Alors, je dois ingurgiter des livres avariés au péril de ma santé. En effet, c’est risqué de manger des livres empoisonnés! Le documentaliste se moque de mes craintes alimentaires et me rétorque que jusqu’à maintenant je n’ai jamais été malade. Certes, il a raison, mais ça vous plairait de manger de la nourriture gâtée tous les midis à la cantine ?

Et puis c’est toujours des livres à l’odeur nauséabonde et désagréable. J’en suis même dégoûté, j’ai failli vomir des milliers de pages une fois. J’avais fait une indigestion après avoir dévoré une vieille encyclopédie. La couverture était encore consommable, elle était restée croquante… Mais les pages! Une horreur! Depuis, je fais bien attention à ce que je mange. Je rêve de bons livres tout neufs. Humm, j’en ai l’eau à la bouche. Je sortirais bien dans les librairies, mais le documentaliste ne veut pas il prétend que c’est trop risqué je me ferais tout de suite remarqué. Mais, c’est pas une raison, il pourrait m’en acheter des neufs. Il affirme que c’est trop cher, et que les beaux livres sont pour les élèves. Pfff, ça m’agace. Qu’est-ce que je ne ferais pas pour me goinfrer de quelques dictionnaires neufs récemment achetés.

Scrountch, scrountch, excusez moi, j’ai encore un petit creux. J’ai bien pensé à manger des cahiers d’élèves, mais je ne sais pas pourquoi je les digère mal. Le documentaliste m’a dit que c’était à cause des fautes d’orthographe. Peut-être, je n’en sais rien.

Quelle triste vie ! Je n’ai pas le droit de voir du monde parce que je suis un monstre et je n’ai pas le droit de manger des livres neufs parce que Monsieur le documentaliste ne veut pas! Et ce qui m’énerve le plus, c’est que c’est à cause de lui que j’existe, parce qu’il m’a inventé. Alors, j’aimerais lui dire qu’il pourrait être plus sympa avec moi. Il pourrait commencer à me donner quelques bouquins à dévorer parce que là vraiment je n’ai plus le moral.

Cette nuit, je suis tout seul dans le collège sans qu’il m’ait donné de quoi manger. Comme d’habitude…Scrountch, Scrountch… En plus, le papier toilette ça finit par être écœurant.

Une invitation au voyage dévoyée

Vous vous souvenez tous du « voyage voyage » de desireless. La chanson a été reprise par une chanteuse belge nommée Kate Ryan. Au niveau audio, la chanson a été réactualisée façon club. Jusque là, rien de choquant.

Mais le clip nous invite à bien d’autres voyages que ceux évoqués dans la version originale. Dans la première version, les voyages invitaient à aller vers l’autre, à la découverte de son prochain, qu’il vive sur le Gange ou sur  l’Amazone. Les mauvaises langues diront que le voyage était quelque peu impulsé par les paradis artificiels. Chez Kate Ryan, on change de dimension, on est emmené dans des lieux qui sont le support de la richesse la plus extravagante, avec voiture de luxe, et piscine. Pour un peu, on se croirait dans la villa d’un grand ponte de la cocaïne.

Ce voyage- si on s’inspire un peu des propos de Séguéla- revient à dire : « si à 30 ans tu peux pas te payer une villa de plusieurs millions avec la voiture et la fille qui va avec, et bien t’as raté ta vie! » La chanteuse n’est pas en reste, puisqu’elle invite également à d’autres voyages moins spirituels à en juger par les tenues sexy qu’elle arbore. Il faut aussi reconnaitre que ce clip n’est pas le seul à véhiculer de tels clichés. Ces images finissent quand même par être intégrées par les jeunes générations.  Ce qui signifie qu’il est grandement temps de développer la formation dans l’étude de l’image et notamment des clips Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage, mais encore faut-il savoir de quel voyage il s’agit. Reste à souhaiter que l’agence de voyage Kate Ryan connaisse la crise.

La reprise de Kate Ryan

La version originale de Désireless (moins coke et bien plus pétard notamment au niveau capillaire)

Je reviendrai peut-être sur d’autres clips de Kate Ryan aux significations bien gênantes et qui devraient faire hurler les féministes qui ne luttent pas assez au machisme latent présent dans ce genre de clips.

  1. mookiefl, THE VOYAGE OF LIFE: YOUTH by Thomas Cole, Juillet 28, 2007, Flickr, http://www.flickr.com/photos/lops/935512626/. (the National Gallery of Art )

Scènes de la récession. La crise en photos

En matière d’analyse de l’image, un site recense des photos expressives et fortement intéressantes sur la crise économique mondiale.

De nombreuses images qui peuvent illustrer un cours ou être l’enjeu d’une analyse plus fine avec les élèves.

L’étude sur les images qui illustrent la crise peuvent être aussi effectuée sur flickr

  1. Neil T, Crisis, Novembre 22, 2004, Flickr, http://www.flickr.com/photos/neilt/1631494/.

Cactus acide a un an

Le projet cactus acide vient de passer sa première année avec quelques réussites et quelques difficultés également.

La réussite vient du nombre  de visites qui  avoisinent les 80 000 visites sur cette première année, ce qui représentent entre 200 et 300 visites par jour.

L’essentiel des visiteurs vient notamment consulter la veille de Christine Griset, qui est de loin la plus active sur le site.

Et c’est là, que j’en arrive aux échecs. Personnellement, je n’ai pas pu vraiment réaliser certains articles que je désirais faire en analyse de médias et de vidéos, en grande partie faute de temps. De même, quelques problèmes techniques, notamment en ce qui concerne le flux rss, ont entravé la bonne marche.

J’espère toujours recruter de nouveaux rédacteurs, jeunes et moins jeunes. Je pense qu’il serait intéressant que certains blogueurs peu visibles puissent trouver ici une tribune intéressante. Je songe notamment aux blogueurs qui préparent ou ont préparé le capes.

En même temps, les plus « vieux » n’ont pas trop montré l’exemple. On n’est pas parvenu à publier beaucoup plus. Finalement, une dizaine de projets d’articles sont restés dans les cartons, notamment faute de temps, du fait d’acteurs déjà bien investis.

De même, sur la semaine de la presse, cactus acide, n’a pas été trop dans le coup, il faut bien le reconnaître.

Je souhaitais cette année m’inscrire dans une stratégie de rédacteur en chef, mais je n’ai pu monter aucune équipe réellement opérationnelle. L’idéal serait de cloner Christine, mais ce n’est pas faisable.

En conclusion, le site a besoin d’un second souffle. Et je suis prêt à laisser l’initiative à de nouvelles personnes, y compris en matière de design.

Le site ne recevant pas de publicités, ni aucun support financier, il n’a rien a gagné, si ce n’est la reconnaissance de ses pairs et le développement de certaines compétences.

L’idéal serait une équipe mixte, mêlants des aguerris et des novices qui sont prêts à prendre des responsabilités.

Pour conclure, Cactus acide a plutôt bien fonctionné, donc il faut tout changer (sauf Christine sans quoi le cactus va vraiment être dans le désert)  et sans doute de « patron » aussi.

Il y a vraiment de quoi faire sur le sujet. Un nouveau site d’ailleurs vient de faire son apparition sur un sujet connexe en matière d’analyse de l’image, ce qui démontre les besoins.

C’est donc parti pour la cactus acide academy où on ne recale personne (ou presque) !

1. PhOtOnQuAnTiQuE, PhotonQ-Bon Anniversaire Gisela = ), Mai 25, 2007, Flickr, http://www.flickr.com/photos/photonquantique/512186976/.
1. PhOtOnQuAnTiQuE, PhotonQ-Bon Anniversaire Gisela = ), Mai 25, 2007, Flickr, http://www.flickr.com/photos/photonquantique/512186976/.

Photo de l’édito : Dan Kelliher, Tablesetting by Liz, Juin 5, 2004, Flickr, http://www.flickr.com/photos/deekelly/76427802/.

Le projet historiae intégré à Cactus Acide

Après quelques mois d’attente, aucun repreneur ne s’est décidé en ce qui concerne la possible reprise du projet historiae. Il s’agissait d’un blog basé sur des travaux d’élèves, visant à appliquer concrètement la didactique de l’information et la culture de l’information.

J’ai donc décidé de rapatrier tous les travaux sur cactus acide.

Les travaux d’élèves étant intégré à la partie journal des élèves, la partie méthodologie que j’avais rédigée pour l’occassion se retrouve dans la rubrique didactique.

Je ne peux que déplorer de devoir prendre cette décision mais visiblement, il est difficile de travailler sur des projets ambitieux dans l’Education Nationale.

De la même manière, je pense que le site lilit & circé va subir le même sort dans quelques jours.

Lieux communs 10/01/2008

Lieux communs 09/28/2008

Le blogueur au cœur de l’histoire

Parfois, il est tentant d’effectuer des projections historiques voire anachroniques. Un peu à l’instar de la célèbre interrogation de Pascal sur la longueur de l’appendice nasale de la reine Cléopâtre, nous pourrions nous demander ce qui serait advenu si le blog avait existé quelques années voire quelques décennies plus tôt.

Entreprise assurément vaine puisque nous ne pouvons pas refaire le passé, mais tellement motivante si nous sommes un tantinet amateur de politique fiction voire des styles d’utopie à rebours. Imaginons-nous donc en train de bloguer quelques années en arrière…en 1995 à une époque où l’Internet et le web existe déjà mais ne touchent encore qu’une infime partie de la population. Imaginons-donc que non seulement le blog existe à cette époque et que l’ensemble des moyens actuels sont à notre disposition pour s’informer, informer et débattre.

La question est dès lors la suivante : le conflit yougoslave aurai-il pu se produire de la même manière ?

Si nous posons la question, c’est évidemment que nous sommes convaincus du contraire. A l’inaction des gouvernements européens de l’époque face à des conflits pourtant frontaliers, nous aurions pu imaginer une réaction en chaine sur le web, dénonçant les méfaits des Vladic et Karadzic et exhortant nos dirigeants à réagir au plus vite. Si nous écrivons ces lignes, c’est qu’à l’époque nous avions ressenti un fort désir d’expression non assouvie si ce n’est par quelques lettres notamment à Amnesty International. Avec le blog, la manifestation de son ressenti ait plus aisée et surtout elle permet plus facilement de s’inscrire dans une chaine de réaction commune, un processus commun qui alerte. Le blog peut être un instrument politique et nous en sommes convaincus. Il constitue un prolongement du dispositif de veille au sens à la fois informationnel puisqu’il s’agit de véhiculer l’information et de la commenter mais également au sens de prendre soin et notamment de l’autre, de celui qui est en difficulté. Il permet de casser l’isolement et forge ainsi un dispositif, à condition que le blog ne soit pas autarcique, de responsabilité individuelle et collective qui permet de réagit face aux abus de pouvoir. Nous pouvons rappeler ici, l’affaire Garfield, l’histoire de ce principal démis de ses fonctions pour des raisons abusives liées à son blog et qui a reçu le soutien de milliers de blogueurs ce qui a permis une reconsidération de la sanction.

S’interroger sur l’existence d’un dispositif technologique actuel en d’autres temps n’aurait pas de sens si nous nous en arrêtions là. Nous pourrions remonter ainsi le cours de l’histoire pour s’interroger sur les pires moments de l’humanité. La question est donc désormais : et maintenant ?

Il ne saurait être utile de vouloir s’inscrire dans une révolte permanente et au final inefficace. Le blog n’est pas le rocher de Sisyphe, ce n’est pas un fardeau mais une inscription au sein d’un processus qui permet d’assumer sa part de veille. C’est un peu participer non pas à une opinion irréfléchie mais à une démarche constructive. Il ne s’agit pas de faire du blogueur un Zola accusateur, tous n’en ont pas le talent et la légitimité mais d’en faire un citoyen pouvant faire état de sa capacité à veiller sur les autres. Le blogueur n’est pas un journaliste, il est plutôt éditorialiste ce qui lui permet de transmettre sa propre analyse d’un phénomène, il n’a pas devoir d’informer même s’il peut le faire, il a principalement le devoir d’alerter. Néanmoins, le blogueur n’a pas l’assurance d’être écouté. Il n’est qu’un prophète parmi d’autres et seule sa capacité à convaincre et à voir relayer ses propos lui permettra d’obtenir un écho favorable. L’acte de bloguer est donc éminemment social et les réseaux sociaux peuvent faciliter ce travail car il ne suffit pas au blogueur d’espérer un jugement favorable au tribunal de l’histoire, il doit s’inscrire dans la continuité du présent.

lee. (2006). not afraid. Retrouvé Septembre 13, 2008, de http://www.flickr.com/photos/leecullivan/151076654/.