De l’identité à la présence numérique

Quelles notions enseigner quand on enseigne l’identité numérique ? Comment faire pour, une fois le discours légitime des dangers d’Internet énoncé, aller au-delà et apprendre aux élèves à évoluer dans cet espace médiatique en exerçant une présence numérique assumée ? Comment conduire les élèves à l’acquisition d’une véritable culture informationnelle dont les objectifs sont de réussir à Réaliser, Réfléchir et Résister dans le contexte du numérique ?

La lecture des travaux de Louise Merzeau[1] a été pour moi éclairante. Avec le numérique, l’un des bouleversements majeurs à prendre en compte dans notre enseignement est la mémoire de nos activités sur le web et leurs enjeux sociétaux. Cette mémoire est une mémoire totale au point de pouvoir parler de l’hypermnésie du web. En effet, le web est devenu un vaste entrepôt de données dont beaucoup sont des données personnelles.

Toutes nos activités sur le web laissent  des traces, on parle aussi de traçabilité de l’individu qui est devenu une collection de traces. Certaines de ces traces sont intentionnelles (un mail, un commentaire, etc.), d’autres ne le sont pas. Elles sont techniques, automatiques (IP, cookies, navigation, requêtes) ou proviennent d’un tiers.

Par ailleurs, ces traces sont combinables par les grandes firmes : les données stockées, dupliquées, croisées par elles, forment alors des métadonnées qui permettent de profiler l’individu, on parle de redocumentarisation de l’individu.

Pour exemple, avec la géolocalisation :

  • les  données  sont la  longitude, la latitude, l’horaire et le nom du lieu
  • les métadonnées sont comportementales : quel lieu pour faire quoi ?

Autre exemple, celui  d’une recherche sur Google :

  • la donnée est la requête
  •  la métadonnée produite peut être, entre autres, l’historique de toutes les requêtes

Du fait de l’hypermnésie du web ci-dessus analysée, l’identité numérique doit se comprendre comme l’image de soi, l’expression de soi, qui intègre désormais tous les comportements, tous les usages du numérique qui sont enregistrés. Nous sommes « une collections de traces qu’on ne maîtrise pas », au grand regret de l’ancien président de la CNIL, M. Türk.

Dans ce contexte, il faut alors surveiller son identité, verrouiller la confidentialité des données. Ce que regrette Louise Merzeau qui déplore par ailleurs une dimension individualiste dans ce concept réducteur d’identité numérique, conduisant à une défense de soi, à une défense de la réputation de soi. Or, il faut aller au-delà de la surveillance de son identité numérique et exercer une présence numérique dans un espace public en se réappropriant ses traces. Il faut aller  vers une intelligence mémorielle, passer du stockable au mémorable, bref, anticiper sa traçabilité.

Le document ci-dessous permet de percevoir selon la nature des traces déposées le degré de traçabilité que l’on atteint, le plus haut degré à atteindre étant celui de la présence numérique lorsque nous parvenons à nous réapproprier les traces.

Avec l’autorisation de l’auteur qui mentionne à son tour la source d’origine qui l’a inspirée : Silvère Mercier « La pyramide d’un projet de médiation numérique » In Bibliossession accessible sur http://www.bibliobsession.net/2011/04/08/la-pyramide-dun-projet-de-mediation-numerique/ <consulté le 29/03/2012>).

 

La question qui se pose alors est comment mettre en œuvre des apprentissages pour exercer cette intelligence mémorielle ? Certainement cela doit-il passer par :

  •  la connaissance des outils : leur histoire, leurs usages, leur économie
  •  la connaissance  de leur fonctionnement pour savoir interpréter leurs résultats
  •  l’acquisition de compétences en matière de lecture et d’écriture de ces outils

A cette fin je teste cette année, dans le cadre des heures d’accompagnement personnalisé et des heures d’enseignement professionnel[2], une progression dans l’établissement où j’exerce depuis septembre, un lycée professionnel tertiaire. Cette première publication sur Cactus acide, qui en appellera une seconde dans quelques semaines, concerne une classe de 2nde avec la séquence « D’une identité numérique subie à une identité choisie » dont l’objectif est la  prise de conscience, par les élèves, des traçabilités aveugle et concédée ainsi que l’amorce d’une réflexion sur la posture à avoir quand on publie sur le web, quand on navigue sur le Web.

L’analyse des différents documents demandés pour l’évaluation, ainsi que les questionnements individuels lors des situations d’apprentissage montrent que les élèves ont bien pris conscience des traces de leurs activités sur Internet. Je regrette cependant que cette prise de conscience porte davantage sur les traces qu’ils publient que sur celles prises par les services du Web utilisés, ou laissées par leurs machines. Peut-être cela montre-t-il la nécessité d’enseigner davantage  les aspects technologiques de ces services en ligne pour parvenir à une véritable culture technique nécessaire à l’acquisition d’une culture informationnelle.

Ces deux séquences m’ont fait prendre conscience d’un autre objectif devenu important dans mes situations d’apprentissage : apprendre aux élèves le concept de publication dans le contexte du numérique, et son corollaire de notions afférentes (auteur, source, chaine éditoriale, économie de la publication, autoritativité, support-logiciel, propriété intellectuelle, etc.).


[1] Louise Merzeau est Maître de Conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense. On trouvera sur son site les axes de ses recherches, notamment l’axe « la question de la mémoire ». http://www.merzeau.net/index.html <consulté le 29/03/2012>. Le support de son intervention au 9e Congrès de la Fadben est en ligne à cette adresse http://www.slideshare.net/louisem/reconstruire-la-mmoire-de-nos-traces-numriques <consulté le 29/03/2012>.

[2] Pour chaque séquence je décris dans les documents joints les objectifs, le déroulement des séances, et les modalités d’évaluations auxquelles j’ai procédé à différents moments des situations pédagogiques construites. La séquence niveau 1ère est moins détaillée puisqu’en cours de réalisation. les éléments d’évaluation sont donc moins nombreux.

 

Congrès de la Fadben : Perspectives…

Une semaine après la fin  du 9ème Congrès de la Fadben je me propose de vous faire partager mon sentiment sur ce qui en constitue, à mon sens, la grande réussite. Il ne s’agit pas d’en faire le compte rendu des interventions, ce qui a été fait ici, ici ou encore , mais plutôt de revenir sur l’esprit qui a animé les débats.

Au delà du programme qui réunissait ce qui doit se faire de mieux, nonobstant l’absence de chercheurs étrangers, pour aborder la problématique « Objets documentaires numériques : nouvel enseignement ? », les débats laissent augurer la naissance d’un lien réel entre la « recherche » et le « terrain ». Du moins l’appel à soutenir le Manifeste 2012 est-il relayé et signé par tous.

Pillar Perspective. Benjamin Asmussen

C’est de toute évidence là un nouvel élément prometteur dont il faut s’emparer pour entretenir un dialogue jusqu’alors parfois incertain mais toujours constructif. Il en va de notre aptitude à faire évoluer nos pratiques et à revendiquer des moyens pour cela.

A cette fin, Cactus acide va s’attacher à publier des séquences et des documents de travail qui entretiennent ces échanges. Ce qui fut du reste une première fois le cas avec cette carte conceptuelle largement inspirée, entre autres, des travaux d’Alexandre Serres, Olivier Ertzscheid, Olivier Le Deuff et Dominique Cardon.

L’objectif est ici de transposer des concepts issus de la recherche pour en extraire des contenus info-documentaires qui puissent être abordés en classe avec les élèves selon des scénarii pédagogiques à suivre en l’état ou à réinventer en fonction du cadre pratique de la séance.

C’est reprendre en somme les exhortations de Divina Frau-Meig, grand témoin du congrès, lorsqu’elle nous invite à une recherche-action dont la construction des savoirs scolaires est fondée sur la convergence des littératies médiatique, informatique et informationnelle.

Les enjeux sont de taille, à nous de nous en emparer !

 

Les coulisses d’un Live Tweet. Quand des collégiens interviewent un journaliste réfugié politique.

  • Le projet
Depuis le début de l’année scolaire six élèves de 3ème du collège Matisse (76) participent à un atelier « tablettes tactiles » dont le point d’orgue va être la rencontre d’un journaliste réfugié politique.
A l’initiative du dispositif Sophie Bocquet, professeur documentaliste, et Nadya Benyounes, chargée de mission TUIC au CRDP de Haute Normandie, ont souhaité partager leur enthousiasme pour Twitter tout en cheminant aux côtés des élèves sur les réseaux sociaux. Retenu dans le cadre de l’opération « Renvoyé spécial », ce travail s’inscrit dans une perspective d’éducation aux médias, sous le nom [« Je m’informe et j’informe »](http://madmagz.com/fr/magazine/134116#/page/1).
Le projet mis en œuvre répond aux objectifs de la culture informationnelle dont on retrouve les 3R (réaliser, réfléchir et résister) d’Alexandre Serres. Ainsi au cours d’une année riche d’enseignement, les élèves vont pouvoir apprendre à se servir des tablettes pour découvrir Twitter dont l’utilisation est réglementée par une charte pour laquelle ils ont participé à la rédaction. L’utilisation de ce réseau social va leur permettre de communiquer avec le monde journalistique (création d’un réseau) et ainsi de se former sur ce métier et sur la liberté de la presse dans le monde grâce à des échanges riches.
Par ailleurs, en prévision de la venue du journaliste réfugié politique, ils se sont investis dans la préparation tant pour élaborer un dossier de presse sur leur invité que pour s’interroger sur la presse et la liberté d’expression, ou encore afin d’être prêts à assumer leur responsabilité d’ambassadeurs et de médiateurs techniques lors de l’interview.
Un jeu de l’interview auquel nous nous proposons qu’ils se prêtent afin qu’ils entrevoient cet aspect de leur travail.
  • La parole aux élèves
Cactus Acide : Quel est votre sentiment général sur ce projet ?
Stella :   Je suis très heureuse de participer à un projet de ce genre , c’est très instructif et enrichissant. On apprend différentes choses très intéressantes comme par exemple les différentes techniques d’interview .
Aïcha : Pour moi, j’aime beaucoup cette idée de faire découvrir aux élèves le fonctionnement d’une tablette tactile ainsi que de leur donner la possibilité de rencontrer quelques personnes afin de préparer la venue d’un journaliste réfugié politique.
Cactus acide : Avez-vous des réticences à aborder les réseaux sociaux à l’école ?
Stella : Non pas du tout , je vous avoue que cela ne nous dérange pas du tout . Je trouve ça plus intéressant car notre professeur Mme Bocquet  nous rappelle de faire attention.
Aïcha : Non.
Cactus acide : Que ressentez-vous à l’idée d’interviewer un journaliste réfugié politique ?
Stella : Je suis un peu inquiéte quand au comportement des autres élèves puisque les quatrièmes vont pouvoir parler à ce journaliste. Malheureusement ils ne comprennent pas tous l’importances des séquelles qui ont été causée à ce journaliste et par conséquent sa fragilité.
Aïcha : J’aime beaucoup cette idée, mais j’ai peur de ne pas savoir les questions à poser.
Cactus acide : Appréhendez-vous votre responsabilité d’ambassadeurs techniques ?
Stella : Non enfin peut-être un tout petit peu , il va falloir faire le compte rendu de tout ce qui va se passer sur twitter via les tablettes numériques.
Aïcha : Pas vraiment.
Cactus acide : Que pensez-vous de Twitter ?
Stella : Je ne connaissais pas twitter enfin je ne l’utilisais pas. Ce que j’en pense aujourd’hui , c’est qu’il peut être très utiles à des fins professionnels ou autres mais je ne compte pas me créer un compte dessus .
Aïcha : Je connaissais déjà twitter avant l’atelier tablette mais je ne l’utilisais pas beaucoup car ça ne me plaisais pas. Je trouve ce réseau social très utile pour l’atelier.
Cactus acide : Avez-vous ouvert un compte personnel et à quelles fins l’utilisent-ils ?
Stella : Moi , je n’ai pas de compte Twitter seulement un compte sur Facebook. Je l’utilise pour parler à mes amis , pour parfois exprimer ce que je ressens mais surtout pour parler à ma famille qui habite  loin de chez moi .
Aïcha : Avant l’atelier tablette j’avais déjà un compte twitter mais je n’y allais pas, je préfère facebook, au début je ne savais pas vraiment utiliser twitter mais maintenant oui. Twitter est très utile mais lorsqu’il sagit par exemple pour l’atelier, ou pour le travail.
Cactus acide : Pour conclure…
Stella : Participer à un projet de cette envergure est vraiment une chance et un plus pour moi .On peut utiliser les tablettes à des fins pédagogique ce que  j’avais du mal à envisager avant cet atelier. Nous allons  recevoir un réfugié politique et allons lui posés des questions sur sa vie dans son pays , ce qui l’a poussé à partir  etc…C’est dans ce but que nous avons été formé à la technique d’interview .
  • Pour suivre les élèves du collège Matisse sur Twitter @Matistweet (dépêchez vous, la rencontre avec le journaliste est pour bientôt).

 

La Semaine de la presse sur Cactus acide

Or donc ça y est, la Semaine de la presse débute !

Afin d’être tout à fait paré, Cactus acide se propose de récapituler les dernières publications consacrées à cet événement. Avec pour commencer l’édito d’Olivier Le Deuff qui questionne l’actualité au regard de la liberté de la presse et replace celle-ci dans le contexte de la formation à l’information et aux médias. Pour introduire le débat sur ces questions, Cactus acide a relevé des ressources pour préparer la Semaine de la presse ainsi que, plus spécifiquement, sur les Unes et le dessin de presse.

Ressources auxquelles sont associées des séances qui peuvent être proposées en collège ou en lycée. Ainsi, selon les projets et objectifs visés, vous trouverez matière à faire travailler vos élèves sur la photographie de presse ou sur les caricatures, sur la Une, ou enfin sur le journal télévisé ou les reportages.

Une excellente Semaine de la presse à toutes et à tous !

MàJ 26.03.2013 : Semaine de la presse et des médias 2013

Cactus acide, 4 ans d’existence et pleins de promesses pour la semaine de la presse

La semaine de la presse approche et cactus acide sera bien sûr au rendez-vous.

Plusieurs articles et séances  vous sont proposés et le rythme est devenu régulier depuis que Gildas a repris les rênes d’une affaire débutée il y a 4 ans alors que j’exerçais dans le petit collège de Céaucé-Passais.

Je suis satisfait de voir que ce projet continue et prend même de l’essor.  La formation  à l’information et aux médias sera donc à l’honneur durant cette semaine qui  devrait être riche du fait d’une actualité électorale chargée et qui aura le mérite de rappeler la forte dimension citoyenne et critique qui doit être attachée à cette capacité d’évaluation de l’information.

Un contexte politique particulier et l’occasion de rappeler que la liberté de la presse et ses possibilités d’actions sont en recul en France. Eduquer aux médias, c’est aussi montrer que cette liberté n’est jamais totalement acquise et qu’il faut continuer à se battre pour. Les rapports européens et internationaux ne cessent de pointer ces reculs inquiétants.

Mais la liberté de la presse, ce n’est pas que la France.  C’est aussi un combat clef pour la liberté et pour l’accès à l’information, au droit d’être éduqué, au droit d’être citoyen.

C’est donc clairement un objectif que chaque élève puisse être ainsi institué à la citoyenneté sans avoir de directeur de conscience.  Hélas, l’Ecole peine de plus en plus à remplir cette mission. Il est vrai que même les enseignants osent de moins en moins protester de peur de représailles.

La liberté de penser est donc encore à défendre et à construire. L’occasion de redire que la formation à l’information et aux médias ne peut se cantonner à cette seule semaine organisée par le Clemi.

On peut encore faire beaucoup mieux au quotidien.

Merci donc de participer à cette action en lisant et en utilisant les pistes offertes par Cactus Acide.

 

N’hésitez pas à solliciter la rédaction pour toute demande ou question. Vous pouvez également rejoindre l’équipe.

Et longue vie aux cactacées des vieux et des nouveaux médias.

L’image animée, un média d’intentions et de projections

Afin de venir compléter les publications dédiées à la Semaine de la presse, Cactus acide vous propose cette séance d’une heure consacrée à la lecture de l’image dans un reportage audiovisuel. Il s’agit cette fois d’aborder l’image animée, dans un premier temps pour elle-même, avant de faire le lien avec les commentaires qui l’accompagnent.

En préalable à une présentation des objectifs et du déroulement, il nous faut aborder la question du droit pour être en règle avec la législation en vigueur. Les derniers accords sectoriels stipulent que pour les œuvres audiovisuelles «  »extraits » s’entend de parties d’œuvres dont la longueur est limitée à six minutes, et ne pouvant en tout état de cause excéder le dixième de la durée totale de l’œuvre intégrale. » L’exception pédagogique n’est donc que partielle, ce que nous ne pouvons que regretter.

Dans le respect des textes, vous trouverez donc ici et , à titre d’exemple, des reportages ou extraits de reportages qui sont des supports didactiques pertinents.

Cette séance peut être envisagée en partenariat avec un enseignant en arts plastiques (collège et LP) pour aborder les notions techniques du tournage  (cadrage, prise de vue, séquence,…) ou, éventuellement, par le professeur documentaliste même (LGT) lors d’une présentation spécifique.

Il doit être possible d’adapter les objectifs aux niveaux concernés, que l’on travaille sur la créativité des élèves avant d’introduire la notion de traitement de l’information (collège), ou que l’on s’appuie sur les indices contextuels du reportage pour insister sur l’acquisition d’une culture générale et d’une culture de l’information à des fins de reconnaissance implicite (inter-subjectivité du journaliste et de l’auditeur)  et explicite (ligne éditoriale) des signes qui constituent le(s) message(s) du reportage (lycée).

Afin de réaliser ces objectifs il sera proposer aux élèves une ou deux projections, sans le son, de l’extrait de reportage choisi. Charge ensuite à eux, en groupe de 3 ou 4 élèves, de donner du sens aux images qu’ils ont vues et de restituer une narration et une information cohérente. Les différentes versions sont ensuite présentées à l’oral au reste de la classe qui va pouvoir évaluer la cohérence de chaque interprétation selon les indices que chaque groupe aura repérés. Cette première phase a pour but de démontrer aux élèves leur part de subjectivité (lycée).

L’extrait du reportage est alors diffusé avec le son et il est alors demandé aux élèves de s’exprimer sur le sens du reportage selon les informations objectives qu’ils auront notées sur une grille (collège). Cette prise de note sera ensuite élargie, avec rediffusion du reportage, aux informations subjectives (lycée). Le professeur documentaliste effectue alors une remédiation en insistant sur la complémentarité image-son et sur la notion de traitement de l’information (collège); sur l’importance des éléments de contexte et de l’interprétation dans la lecture que l’on a d’une médiation informative.

Il est pertinent de récupérer les grilles de lecture des élèves pour évaluer  les indices qu’ils ont relevés lors de la diffusion du reportage. Par ailleurs, selon le temps disponible, à des fins d’évaluation formative, il doit pouvoir être envisagé un même travail sur grille de lecture à partir d’un autre extrait de reportage. Sinon,  un exercice similaire peut être donné à faire à la maison.

En conclusion, il s’agit, lors de cette séance, d’introduire les élèves à la complexité de la lecture de l’information entre approche médiologique et co-relations objectives et subjectives.

Analyse du journal télévisé

http://www.fotosearch.fr/CSP389/k3896636/

Dans le cadre de la semaine de la presse et du programme d’éducation civique en 3ème, voici une séance de réflexion sur le rôle des médias dans la société au travers de l’analyse de deux journaux télévisés. En effet, informer, c’est choisir : choisir les informations à traiter, la façon de les organiser, de les hiérarchiser en fonction du rendu souhaité et du public visé. L’analyse de ces choix est importante pour comprendre le rôle des médias et l’éthique de l’information dans notre société.

Cette séance s’accompagne d’une grille d’analyse donnée aux élèves pour les guider dans leur analyse du journal télévisé.

La caricature, un média impertinent ..?

Dans le cadre de la 23ème Semaine de la presse dont la thématique est « Des images pour informer », Cactus acide vous propose ci-dessous cette séance d’une heure sur la caricature, qui vient compléter celle sur la photographie de presse.

Inspirée d’une situation-problème elle peut faire l’objet d’un travail en interdisciplinarité avec des professeurs d’histoire-géographie dans le cadre de l’éducation civique (4ème-3ème) ou de l’ECJS (2nd), selon des modalités et des objectifs adaptés.

Ce média spécifique questionne la liberté d’expression et plus précisément celle de la liberté de la presse dont les limites objectives ne sont pas d’emblée évidentes. Pourtant ce type d’information, dont le mode de traitement même fait sens, s’inscrit dans un cadre réglementaire qui s’efforce de réduire la part d’interprétation. Ce qui constitue sans doute un paradoxe au regard du fonctionnement du droit français.

Derrière une question simple : Peut-on tout représenter ?, la caricature introduit un débat dont les notions « affiliées » (liberté d’expression, droits fondamentaux, diffamation, droit à l’image) sont porteuses de toutes les nuances. Nuances qui devront être plus ou moins approfondies, les objectifs notionnels étant ici à évaluer selon le niveau des élèves. Les objectifs d’apprentissage concernent, quant à eux, plus précisément la lecture (d’extraits) de textes juridiques (loi de 1881 sur la liberté de la presse, Déclaration universelle des droits de l’homme, Code de la propriété intellectuelle – exception de caricature-).

Conçue selon les principes d’une situation problème il peut être demandé aux élèves, pour commencer, si une caricature peut tout représenter. S’ils ne devaient pas être très inspirés, ces quelques exemples peuvent les aider à entamer le débat (A noter que cette expérience d’échange entre Dilem et Plantu peut faire l’objet d’autres débats avec les élèves : sur une comparaison de la liberté de la presse entre pays ou sur le « Printemps arabe » par exemple).

La phase de recherche peut être libre (lycée) ou guidée (collège). Dans ce second cas, cette ressource, plutôt accessible, présente, en outre, un autre exemple que « Wikipédia » pour travailler, dans un autre contexte, sur les wikis. Une grille de questions peut être élaborée, notamment en collège, pour guider les élèves dans leur lecture. Questions qui peuvent renvoyer aux textes et aux articles de référence, à ce qui caractérise sur le fond et la forme les caricatures, ou aux limites posées par le droit.

Cette grille peut en suite faire l’objet d’une évaluation (notée ou non) en complément de l’échange entre les élèves qui fait suite aux recherches. Pour la remédiation, il est sans doute préférable d’envisager un document photocopié au cas où, en fin d’heure, il faille ajuster la séance.

En conclusion, au delà des textes réglementaires associés à l’exception de caricature,  une introduction à la notion de « politique éditoriale » constitue sans doute un prolongement judicieux pour mettre en dialogue la pertinence de l’information et l’impertinence du média.

Ressources sur le dessin de presse

Afin de continuer à préparer la Semaine de la presse, Cactus acide s’est mis en quête de ressources sur le dessin de presse pour qui souhaite aborder cette thématique.

Le Clemi propose un dossier pédagogique sur l’analyse du dessin de presse dans lequel sont dégagés des objectifs qui peuvent faire l’objet d’une séance. Vous y trouverez en particulier des grilles d’analyse qui distinguent, notamment, les différents procédés (caricatures, ironie, allusion…) et figures de styles (allégorie, comparaison, métaphore) du dessin de presse. Par ailleurs, le Clemi a mis en ligne la vidéo d’un forum-débat où  des élèves ont pu échanger avec des dessinateurs de presse jeunes et professionnels.

En complément « Association Médias » présente un dossier complet « Pour travailler sur le dessin de presse » qui nous permet, entre autre, d’évoquer « Les rencontres internationales du dessin de presse » (RIDEP) dont le thème est « Internet et libertés ». Initiative à laquelle nous pouvons associer le site « Cartooning for peace » imaginé par Plantu et dont l’objectif est d’œuvrer à « une meilleur compréhension et un respect mutuel entre des populations de différentes croyances ou cultures ». Vous y trouverez des rubriques complètes présentant des dessins ou des portraits de dessinateurs, ainsi que des supports pédagogiques à exploiter.

Dans le même esprit et afin de compléter les ressources possibles sur le dessin de presse, ce site spécialisé prend pour objet les caricatures avec, en particulier, une banque d’images libres de droit. Enfin, déjà cité dans l’article « Pour préparer la Semaine de la presse« , le CDDP du Val d’Oise propose un cédérom, consultable en ligne, sur les images de presse.

En immersion dans les eaux troubles du Loch Ness

Qui n’a pas entendu parler de ce fameux monstre appelé Nessie plus connu sous le nom de Monstre du Loch Ness ? La légende a traversé les siècles et fascine toujours à ce jour…

Cette légende remonte à l’an 565, date à laquelle le saint moine irlandais Colomban mentionne une première fois la bête. Selon les écrits de saint Adamnan (disciple et biographe de Colomban), il était en train de nager dans le loch lorsque le monstre apparut à la surface en poussant « de grands rugissements et la gueule ouverte ».
Le monstre du Loch Ness (connu sous le nom de Nessie) vivrait dans un lac au Sud de l’Écosse. Ce serait une créature d’une quinzaine de mètres.
D’après des scientifiques il est impossible que Nessie existe. Son cou est trop long et il n y a pas assez de nourriture pour lui dans cet environnement. Par ailleurs, selon les témoignages, sa peau ne serait pas adaptée aux eaux glaciales.
En revanche certains témoignages nous font douter de son existence :
En 1933, Madame Mac Lennan racontait :
« Il avait des pattes courtes, épaisses, mais bien des pattes quand même, avec une sorte de sabot comme celui d’un porc, mais beaucoup plus grand. Il ne semblait pas avoir d’oreilles, mais croyez-moi il peut entendre. Il se dressa sur ses deux pattes antérieures (il avait quatre pattes), puis il glissa de la falaise (il n’était qu’à 6 pieds de l’eau et devait avoir grimpé comme un singe pour être arrivé là où il était). Il ne s’est pas levé comme, disons une vache. Il gardait les pattes postérieures sur le sol comme un phoque ».
De même, dans le film prit par Richard Raynor en 1967, on devine une silhouette qui nage et dont une partie du corps non reconnaissable émerge de temps en temps.
Quoi qu’il en soit il y a, et il y aura toujours, deux clans, les pour et les contre.
Alors seriez-vous tentez d’aller gouter l’eau du lac durant vos vacances?…

Par Valentine.C & Morgane.M